Parmi ces derniers, la France aura senti souffler à ses dépens le vent du triomphalisme clintonien. Jacques Chirac s'est vu opposer une fin de non-recevoir dans les deux dossiers sur lesquels il s'était personnellement engagé : l'attribution du commandement sud de l'OTAN à un Européen et l'intégration de la Roumanie dans la première vague de l'élargissement de l'Alliance atlantique. Finalement B. Clinton est un homme pressé. Ne disposant que de deux ans pour parachever l'image qu'il entend léguer à l'Histoire, il doit compter sur la persistance des affaires qui ont terni sa présidence et avec l'opposition du Congrès, toutes choses qui ne lui laissent les mains relativement libres qu'en politique étrangère. En son temps, Ronald Reagan voyait les États-Unis comme « cette ville qui étincelle sur la colline » et sert de phare au reste du monde. Si l'optimisme affiché par B. Clinton puise aux sources de l'idéologie reaganienne – le « destin manifeste », dans sa traduction clintonienne –, il est possible que les affaires en cours lui infligent un cruel démenti – avatar démocrate du cynisme nixonien.

P. F.

Du Watergate au Jonesgate

Certains des acteurs de l'affaire Paula Jones ont déjà tenu un rôle en 1972 dans le scandale du Watergate. Hillary Clinton avait été une des avocates de la commission d'enquête parlementaire sur l'affaire. Tout comme Fred Thompson, le sénateur républicain qui préside la commission parlementaire sur les financements illégaux de la campagne de 1996. Le Washington Post, qui le premier avait révélé au public l'affaire du Watergate, est monté en première ligne pour exposer le linge sale de la Maison-Blanche. Finalement, les embarras de Bill Clinton sont, dans une large mesure, le produit de réformes introduites à cause du scandale de 1972.