Journal de l'année Édition 1998 1998Éd. 1998

En s'installant dans le fauteuil du Premier ministre, K. Gujral a pu constater que la plupart des indicateurs économiques étaient décevants : déficit budgétaire trop élevé (9 % du PNB), infléchissement de la croissance (6,2 % pour l'année budgétaire 1995-1996 contre 6,3 % pour 1994-1995). Par ailleurs, la restructuration du secteur public était toujours au point mort et le programme des privatisations, guère plus avancé. Enfin, le budget 1997 a illustré les contradictions auxquelles le gouvernement se trouve confronté : l'augmentation du prix de l'essence et du diesel (respectivement de 30 % et 15 %) y côtoie le maintien de barrières douanières élevées ainsi que d'importantes subventions pour les agriculteurs. Désireux de s'attaquer aux vieux réflexes protectionnistes, K. Gujral devra compter avec les communistes, hostiles à toute accélération de la libéralisation.

Philippe Faverjon

Un diplomate Premier ministre

Cultivé et polyglotte, docteur ès lettres, Inder Kumar Gujral a fait ses classes de diplomate comme ambassadeur à Moscou au milieu des années 70. Même après la chute d'Indira Gandhi, il sera reconduit dans ses fonctions d'ambassadeur. Il quitte alors le Congrès pour rejoindre les dissidents du parti Janata. Quand Rajiv Gandhi perd les élections de 1989, il devient pour la première fois le chef de la diplomatie indienne sous le règne de V.P. Singh, avant d'être renommé au même poste en 1996, au lendemain de la défaite électorale du parti du Congrès.