La saison sur route a démarré en fanfare au printemps. Laurent Jalabert, vainqueur de son 3^e Paris-Nice consécutif puis de la Flèche Wallonne, a confirmé la place de numéro un mondial qu'il occupe depuis septembre 1995, alors que les jeunes Philippe Gaumont et Frédéric Guesdon ont créé la surprise dans Gand-Wevelgem puis Paris-Roubaix.

La lutte dans le Tour de France s'annonçait âpre en cette année de transition. En janvier, en effet, l'Espagnol Miguel Indurain a mis fin à sa carrière et à un règne de cinq ans (1991-1995) sur le peloton de la Grande Boucle. Le Danois Bjarne Riis, vainqueur en 1996, semblait en peine de rééditer son exploit, laissant la place libre à de jeunes talents. Celui de Jan Ullrich, vingt-trois ans, s'est vite imposé comme le plus sûr. Après dix jours de course, l'Allemand s'est emparé du maillot jaune puis a consolidé sa place en survolant le premier contre-la-montre. Derrière, ses dauphins Richard Virenque (meilleur grimpeur pour la 4^e année d'affilée) et Marco Pantani ont livré de beaux combats dans la montagne. Dans les rangs des favoris, beaucoup ont sombré : Jalabert, méconnaissable après ses prouesses du printemps, de même que Bjarne Riis et l'Espagnol Abraham Olano ont déçu.

Jan Ullrich a terminé le Tour de France auréolé d'un tout nouveau statut de star. Fatigué, trop sollicité, l'Allemand a pourtant laissé ses rivaux en découdre sans lui dans les classiques du mois d'août.

Les Italiens Andrea Tafi et David Rebellin en ont profité pour faire valoir leurs talents de sprinters, alors que Michele Bartoli gagnait le classement de la Coupe du monde devant le Danois Rolf Sorensen. « La Française des Jeux » a assuré un nouveau succès tricolore en prenant la première place du classement par équipes, à l'issue du Tour de Lombardie, course de clôture où Jalabert a achevé sa saison comme il l'avait commencée : victorieux.

Mais c'est à San Sebastian, début octobre, que le Tarnais a réalisé son exploit majeur. Jalabert y a devancé en effet des spécialistes du « chrono » tels que Chris Boardman ou Abraham Olano pour devenir champion du monde du contre-la-montre. Ce sacre, ajouté à celui de Jeannie Longo chez les dames (le 12^e titre mondial de la Grenobloise, route et piste confondues), a provoqué l'euphorie dans le camp français avant l'épreuve sur route, morceau de choix des Mondiaux. Là, à l'issue d'une remarquable course d'équipe et après le feu vert donné par Jalabert, c'est un de ses équipiers du jour qui s'est imposé. Habitué à jouer les seconds rôles dans la formation de Richard Virenque, Laurent Brochard est devenu champion du monde en réglant au sprint le Danois Bo Hamburger et le Néerlandais Léon Van Bon. Il succède à Luc Leblanc, dernier cycliste français vainqueur du titre mondial sur route, en 1994.

Les Tricolores sont repartis d'Espagne couverts d'or, un mois après des championnats du monde sur piste également triomphaux. À Perth, les pistards, lauréats de 6 médailles d'or, ont confirmé la bonne santé affichée lors des Jeux d'Atlanta. Florian Rousseau et Félicia Ballanger, champions olympiques, ont été les principaux artisans de ce succès avec deux titres chacun : vitesse individuelle et par équipes pour le premier, doublé 500 m – vitesse pour la seconde. Philippe Ermenault et Frédéric Magné ont complété la belle série avec, respectivement, les titres de la poursuite individuelle et du keirin.

Les titres français aux championnats du monde sur piste
(Perth, 27-31 août)

Messieurs

Vitesse :
F. Rousseau.
Vitesse par équipes :
F. Rousseau, V. Le Quellec, A. Tournant.
Poursuite individuelle :
P. Ermenault.
Keirin :
F. Magné.

Dames

Vitesse :
F. Ballanger.
500 m :
F. Ballanger.

Classement de la coupe du monde

Individuel :
1 M. Bartoli (Ital.), 280 pts.
2 R. Sorensen (Dan.), 275 pts.
3 A. Tafi (Ital.), 240 pts.

Par équipes :
1 La Française des Jeux (Fr.), 82 pts
2 Mapei-GB (Ital.), 57 pts.
3 TVM (P-B), 48 pts.

Championnats du monde

Sur route (San Sebastian, 12 octobre) :
1 L. Brochard (Fr.), les 256,5 km en 6 h 16′ 48″
2 B. Hamburger (Dan.), m.t.
3 L. Van Bon (P-B), m.t.