Parmi les must de l'exposition, on trouve la tente à l'intérieur de laquelle Tracey Ermine donne la liste des personnes avec lesquelles elle a partagé un lit depuis son enfance, et le buste que Marc Harvey a réalisé entièrement avec son propre plasma.

Sa capacité d'expansion et sa diversité différencient le Swinging London version 90 du microcosme londonien des années 60. C'est un mouvement qui se propage au-delà des frontières de la capitale pour retentir à travers des villes comme Manchester et Édimbourg. L'élection de Tony Blair accentue le changement. Il apparaît comme un Premier ministre moderne. Celui-ci confirme cette réputation en exposant plusieurs œuvres d'art contemporaines britanniques à Downing Street. La question est de savoir si ce mouvement sera de longue durée. Il est à craindre que non. Quatre décennies durant, la capitale est passée d'une phase de renouveau à une phase de récession sous l'emprise invisible des forces du marché. L'historien Roy Porter a décrit Londres comme « un chaos qui fonctionne ». C'est peut-être à cause de ce manque de dirigisme que le peuple britannique, sachant que le boom actuel ne continuera pas toujours, est déterminé à en profiter au maximum. L'atmosphère électrique des rues de Londres aujourd'hui en est la preuve.

Le Londres de Diana

La mort de la princesse Diana pourrait être un élément décisif pour la suite du mouvement. Icône de notre époque, Diana concentrait à elle seule toutes les caractéristiques du Londres des années 90. Son élégance, son goût pour la mode, la vie nocture et la musique moderne reflétaient le surplus de vitalité du pays. On voit désormais en elle l'emblème de la nouvelle Grand-Bretagne, du fait de son côté moderne et de son habileté à dépasser les barrières sociales et internationales. Les millions de personnes qui sont descendues dans les rues de la capitale à l'occasion de ses funérailles et l'importance mondiale et médiatique donnée à cet événement le démontrent. La mort de Diana marquera-t-elle la fin du Swinging London, où sa légende donnera-t-elle à la capitale l'impulsion nécessaire à un deuxième élan ?

Laurence Weinberger

Bibliographie
London Swings Again : David Kamp, in Vanity Fair, mars 1997.
Blimey ! Bric Art Today : Matt Collishaw