Journal de l'année Édition 1998 1998Éd. 1998

Le 28 juin, Louis Schweitzer annonce au conseil d'administration du groupe automobile que « la procédure en vue de la fermeture de l'usine de Vilvorde en 1997 sera poursuivie ». Consternation dans les rangs de la nouvelle majorité. « Une décision inacceptable », dénoncent les communistes. « Une très mauvaise nouvelle », tonnent les socialistes de gauche. Face à cet avis de tempête, M. Jospin est contraint d'aller s'expliquer devant les siens troublés de constater que l'homme de Matignon n'a pu s'opposer à une telle issue. Que la logique industrielle a triomphé de la logique politique.

B. M.

Chronologie

27 février. Louis Schweitzer, P-DG de Renault, annonce la fermeture de son usine belge de Vilvorde employant 3 100 salariés au 31 juillet. Les ouvriers décident la grève.

3 mars. 4 000 manifestants dans les rues de Bruxelles.

7 mars. Première « euro-grève » dans le groupe Renault. Débrayages dans les sites français, belges et espagnols.

16 mars. Les syndicats et la gauche française, Lionel Jospin en tête, défilent à Bruxelles pour l'emploi et l'Europe sociale au milieu de 80 000 manifestants.

3 avril. La justice belge déclare irrégulière la procédure de fermeture.

4 avril. Le tribunal de Nanterre suspend la procédure de fermeture.

29 mai. Lionel Jospin affirme qu'en cas de victoire de la gauche aux législatives, les représentants de l'état « exigeraient que d'autres mesures soient envisagées, étudiées et préparées ».

10 juin. À la demande du gouvernement, Louis Schweitzer, confie à un consultant extérieur, Danielle Kaisergruber, la mission d'étudier toutes les solutions alternatives à la fermeture.

28 juin. Après la remise des conclusions de l'expert, Louis Schweitzer annonce au conseil d'administration du groupe que « la procédure en vue de la fermeture de Vilvorde sera poursuivie ».

4 juillet. Un plan social très favorable est proposé au personnel : pas de licenciements secs, des primes au départ immédiat entre 150 000 et 300 000 francs, des préretraites, des maintiens sur le site pour 400 salariés, des reclassements pour 500 salariés et un chômage technique garanti pendant deux ans pour les autres.