À l'ouest, la région de Pinar del Rio frappe par sa splendeur sauvage, ses sierras, ses montagnes douces, et la réserve de 25 000 ha de résineux, ponctués de palmiers et de champs de marguerites, qui lui a donné son nom. On y trouve aussi une ville d'eau, San Diego de Los Banos, où l'on soigne les maladies cutanées, et la verte vallée de Vinales, dont la terre d'ocre rouge nourrit les plantations de tabac.

Au nord, Varadero, LA villégiature cubaine, étire ses 20 km de plage blonde bordée de mer indigo, ses hôtels et son aéroport international.

Tandis qu'à l'intérieur, dans le pays de Matanzas, le lac salé, réserve de millions de crocodiles, et le parc naturel de Montemar invitent à l'aventure, tout de même organisée...

Au centre, on appelle Cienfuegos, troisième ville de Cuba, « la Française », car en 1820 s'y installèrent 50 familles bordelaises, et Trinidad, « l'Espagnole », avec ses palais de planteurs de canne à sucre, ses vieux pavés et son charme coloniale-catalan.

Vers l'est, les provinces de Camagüey et Ciego de Avila attendent les chercheurs de plages sauvages, de barrières de corail, de lagunes, de villages typiques, d'artisanat local, de flamants roses, de lamantins et de grottes archéologiques.

Et puis, c'est l'Oriente, terre de luxuriance et de palmiers, avec sa capitale, Santiago, seconde ville de Cuba, berceau de la révolution, cité coloniale aux tuiles rouges, aux multiples vérandas ouvragées et bénéficiant d'une superbe vue sur la baie. La culture française y persiste dans la pratique assidue du menuet, et le carnaval, en juillet, est renommé dans toutes les Caraïbes. À voir : le musée Bacardi, la maison de José Maria de Heredia.

À l'est extrême, Baracoa, première ville fondée à Cuba, conserve une atmosphère particulière, préservée, coloniale et raffinée. C'est là que 100 familles françaises émigrèrent de Haïti en 1791, implantant le café, l'indigo et l'industrie de l'huile de coco.

Enfin, il y a les îles de Cuba, 1 600 Cayos de plages, de rochers et de cocotiers. Certains sont des îlots déserts, d'autres équipés d'hôtels et de bungalows. On peut y naviguer, de l'Île de la Jeunesse, la plus grande avec ses 50 km de long et des fonds sous-marins propices à la plongée, au Cayo Largo, en passant par le Coco, le Guillermo ou les Jardins de la reine, petit archipel connu pour sa beauté et sa pêche.

Partout, on célèbre la cuisine locale, hispano-créole et épicée, porc à la cubaine, poulet au riz et aux haricots noirs ou rouges, bananes plantains, avocats géants, multitude de fruits tropicaux, sans oublier les langoustes et les poissons.

Depuis 1996, signe d'évolution de la politique économique et sociale castriste, se sont ouverts les Paladares, sortes de tables d'hôtes privées et officialisées, où on peut découvrir, à prix concurrentiel, avec ambiance maison garantie, les plats de la mémoire gastronomique de Cuba.

Le Havane

« Les indigènes arborent aux lèvres un tison ardent fait d'herbes dont ils ont l'habitude de goûter le parfum. » Cette observation d'un conquérant espagnol est explicite : le « nicotiana tabacum havanensis » existait déjà à Cuba au xve siècle. Actuellement, le cigare représente, avec le sucre et le tourisme, l'une des grandes ressources en devises du pays. Avec une production annuelle de 300 millions – dont 100 vont à l'exportation –, la quantité va de pair avec la qualité. Le Puro – qu'il se décline en Montecristo, Davidoff, Partagas, Bolivar, Romeo y Julieta, ou en Cohiba Lancero lancé par Fidel Castro – est le roi des cigares.

La culture du tabac destiné à cette merveille couvre 40 000 ha, surtout dans la région de Pinar del Rio dont l'exposition aux vents est unique. Elle exige une minutie, un art et une connaissance éclairés. De la récolte à la confection, la tradition, souvent familiale et ancestrale – 80 % de la production sont restés entre les mains d'exploitants privés, les vegueros –, se perpétue avec un soin religieux. Séchage au soleil puis sous des toits de paille brûlée, sélection des meilleures feuilles de tabac, choix de la « cape », feuille entière destinée à enrober l'intérieur du cigare, la « tripe ». Les artisans travaillent des heures, au rythme des histoires du lecteur chargé de les accompagner, ou à celui du transistor diffusant des airs afro-cubains.