Sous la pression du Front national du Botswana (BNF, opposition), le gouvernement du président Kétumilé Masiré institue une commission électorale indépendante. La production de diamants a augmenté de 8 % au Botswana en 1995.

Lesotho

Le roi Letsie III, qui avait abdiqué en 1994 au profit de son père Moshoeshoe II, remonte sur le trône après le décès de ce dernier dans un accident de la route, au mois de janvier. Le chef d'une petite formation, le Parti uni (UP), allié du principal parti d'opposition, le Parti national basotho (BNP), est arrêté en février et inculpé de haute trahison. Le programme de privatisation du gouvernement se heurte à l'hostilité des syndicats.

Swaziland

Les syndicats, appuyés par le principal parti d'opposition, le Mouvement populaire démocratique uni (PUDEMO, interdit, comme tous les partis politiques), observent en janvier une grève de cinq jours pour obtenir la démocratisation du pouvoir monarchique. En février, le roi Mswati III s'engage à rétablir la Constitution, suspendue en 1973 par son père Sobhuza II, puis installe une commission de révision de la Constitution, à laquelle l'opposition accepte de participer.

Madagascar

Le Premier ministre Emmanuel Rakotovahiny est renversé en mai par une motion de censure qui devient le point de départ d'une nouvelle crise politique. Le 26 juillet, l'Assemblée nationale vote l'« empêchement définitif » du président Albert Zafy, accusé d'avoir violé « maintes fois » la Constitution. En août, le nouveau Premier ministre Norbert Ratsirahonana avait obtenu la confiance de l'Assemblée, qui craignait surtout d'être dissoute par le président. Le nouveau Premier ministre devient chef de l'État par intérim en septembre, alors que le premier tour de l'élection présidentielle est organisé début novembre. Les anciens présidents Zafy et Didier Ratsiraka, renversé en 1991, se retrouvent face à face pour le second tour du 29 décembre, remporté de justesse par M. Ratsiraka.

Chrono. : 5/09, 29/12.

Maurice

Malgré l'opposition du Premier ministre suppléant et ministre des Affaires étrangères mauricien, Paul Bérenger, l'île Maurice s'abstient, en septembre, lors du vote, à l'Assemblée générale de l'ONU, sur le projet de traité d'interdiction complète des essais nucléaires. Cette attitude, qui permet à Maurice de soutenir la position indienne, également abstentionniste, est révélatrice de la tension qui règne au sein de la coalition gouvernementale entre le parti de M. Bérenger, le Mouvement militant mauricien (MMM) et le Parti travailliste mauricien (PTM) du Premier ministre Navin Ramgoolam.

Comores

Le nouveau président comorien, Mohamed Taki Abdoulrahim, est élu le 17 mars, avec 64 % des voix, et succède ainsi à Mohamed Djohar, victime du coup d'État de Bob Denard en 1995 et qui ne se présentait pas. Un gouvernement de coalition est alors formé par un haut fonctionnaire, Tadjidine ben Saïd Massoundi. Le nouveau président prononce en mai, au retour d'un voyage en Égypte, un discours confirmant ses intentions de fermeté et de remise en ordre de l'Administration. Le ministre français de la Coopération se rend aux Comores pour y étudier les modalités d'une reprise de la coopération civile et militaire entre les deux pays. Le 20 octobre, une nouvelle Constitution est approuvée par référendum, par environ 85 % des suffrages. Elle institue une décentralisation administrative et remet à l'honneur les valeurs de l'islam.

Seychelles

Le président France Albert René effectue en septembre une visite officielle de travail en France, la première depuis la démocratisation aux Seychelles en 1991. Ce renforcement des relations avec la France, notamment à propos de la francophonie, est à mettre en relation avec les rivalités franco-américaines en Afrique, les États-Unis ayant décidé, pour des raisons d'économie, de fermer leur ambassade et leur station télémétrique militaire aux Seychelles. Une nouvelle législation, qui facilite le blanchiment de l'argent sale, est très mal accueillie par la communauté financière internationale.

François Gaulme et Claude Wauthier