Chrono. : 18/05, 3/11, 16/11, 8/12.

Zaïre

Le HCR/PT (Haut Conseil de la République/Parlement de transition) adopte, le 6 octobre, le projet de constitution de la IIIe République, qui sera soumis à référendum en février 1997. Ce projet prévoit que la future « République fédérale du Zaïre » aura un régime parlementaire à deux chambres ainsi qu'un président de la République élu au suffrage universel pour cinq ans. Le projet de nouvelle constitution s'inspire des propositions de la Conférence nationale souveraine de 1991-1992 plutôt que des contre-propositions récentes du gouvernement de Kengo wa Dondo. Ces initiatives parlementaires ont lieu alors que le président Mobutu est opéré en Suisse (août) d'un cancer de la prostate et que la violence augmente dans la région frontalière du Rwanda, le Kivu, à l'est du Zaïre.

La présence de un million de réfugiés hutus rwandais, les conflits constants qu'elle provoque avec les populations locales et les incursions répétées de militaires tutsis à partir du Rwanda déclenchent, en octobre, un conflit dont certains observateurs craignent qu'il ne fasse éclater le Zaïre et ne mette l'ensemble de la région à feu et à sang. Menée par Laurent Kabila, une armée rebelle majoritairement tutsie et ostensiblement soutenue par le Rwanda, le Burundi et l'Ouganda met rapidement les Forces armées zaïroises (FAZ) en déroute. À la mi-novembre, au moment où l'envoi sur place d'une force multinationale commence à se préciser, plusieurs centaines de réfugiés hutus fuient la zone des combats et refluent vers le Rwanda, provoquant l'émotion de la communauté internationale, qui ne parvient cependant pas à adapter ses projets à la nouvelle situation. Le président Mobutu rentre à Kinshasa en décembre et confirme le Premier ministre dans ses fonctions.

Chrono. : 26/02, 19/10, 15/11, 24/12.

Angola

L'application des accords de paix, conclus en 1994 à Lusaka entre le gouvernement du président Eduardo Dos Santos et le chef des ex-rebelles de l'UNITA, Jonas Savimbi, est cette année dans l'impasse. En mars, lors d'une conférence réunie à Libreville, les deux leaders angolais conviennent « d'accélérer le retour de la paix », ce qui implique en particulier l'intégration des forces de l'UNITA dans une nouvelle armée nationale et la formation d'un gouvernement d'union. Mais, en avril, le gouvernement angolais décide de suspendre sa participation à la commission chargée de l'application des accords de Lusaka, en raison de la lenteur de l'UNITA à désarmer. Malgré une loi d'amnistie concernant notamment les membres de l'UNITA, votée en mai par le Parlement angolais, le congrès de l'UNITA rejette catégoriquement en août la proposition qui lui est faite de nommer J. Savimbi à la vice-présidence de l'État, dans le gouvernement d'union. Le congrès estime nécessaire que M. Savimbi reste à son poste de président de l'UNITA, pour présider à la transformation de son mouvement en parti politique. Le gouvernement rappelle que l'UNITA n'a pas désarmé ses meilleures troupes et n'a pas remis à l'ONU son armement le plus lourd. Finalement, un accord intervient en décembre : un gouvernement d'unité nationale (avec plusieurs ministres de l'UNITA) sera formé en janvier 1997.

Chrono. : 1/03.

Mozambique

Les relations continuent à être tendues entre le président Joaquim Chissano et Afonso Dhlakama, le leader de l'ex-mouvement rebelle de la RENAMO, minoritaire à l'Assemblée nationale. Lors de la conférence réunie en juillet à Lisbonne qui a décidé la création d'une Communauté des pays lusophones, le président mozambicain refuse une proposition de rencontre avec le chef de la RENAMO.

Le Mozambique, qui a été admis en novembre 1995 au sein du Commonwealth (il est le seul membre à ne pas avoir été sous domination britannique), reste tourné vers l'Afrique du Sud : Maputo signe en septembre avec Pretoria un accord prévoyant l'installation de fermiers boers dans le pays. Par ailleurs, le Mozambique conclut des accords de coopération militaire avec l'Afrique du Sud et l'Iran, qui participera aux opérations de déminage du pays.

Afrique du Sud

Le président Nelson Mandela continue à jouir d'un immense prestige tant dans son pays qu'à l'étranger. Son parti, le Congrès national africain (ANC), tient solidement les rênes du pouvoir. Mais le consensus né au lendemain de l'élection présidentielle de 1994 s'effrite, et les hésitations de la diplomatie sud-africaine suscitent des critiques. En mai, après l'adoption par l'Assemblée constituante de la nouvelle Constitution, qui ne satisfait pas les exigences du vice-président blanc Frederik De Klerk dans les domaines de l'enseignement et du droit patronal, celui-ci démissionne de ses fonctions. Son parti, le Parti national (PN), se retire du gouvernement d'union nationale. Désormais principal parti de l'opposition, le PN, déjà bien implanté dans l'électorat métis, se veut franchement multiracial et cherche à mordre sur l'électorat noir acquis à l'ANC. En juin, l'Inkatha, le parti zoulou du chef Mangosuthu Buthelezi (il a boycotté les travaux de l'Assemblée constituante), sort vainqueur, mais affaibli, des élections municipales de la province du Kwazulu. En septembre, un des leaders de l'aile radicale de l'ANC, Bantu Holomisa, est exclu du parti après avoir été écarté du gouvernement. Cette exclusion reflète les divisions au sein du parti de M. Mandela, dont la politique économique libérale ainsi que le programme de privatisations heurtent ses alliés traditionnels, le Parti communiste sud-africain et la COSATU, le puissant syndicat à direction noire.