Chrono. : 18/03.

Nigeria

La tension entre le régime militaire nigérian et la communauté internationale se relâche, les ministres du Groupe d'action du Commonwealth (CMAG) ayant décidé en septembre, à New York, de repousser l'application de sanctions économiques et d'envoyer d'abord au Nigeria une mission d'enquête sur le respect des droits de l'homme dans la fédération.

Le président Sani Abacha annonce d'importantes réformes à l'occasion du 36e anniversaire de l'indépendance, en août. Il crée 6 États, qui viennent s'ajouter aux 30 existant précédemment (contre 2 à l'indépendance), ainsi que 183 municipalités nouvelles (pour un total antérieur de 583). Il assure en octobre que son pays se placera « dans la tendance globale à la démocratisation ». Cinq formations politiques sont donc reconnues afin de participer à une élection présidentielle prévue pour dans deux ans.

Chrono. : 1/10.

Cameroun

Le 32e Sommet de l'OUA (Organisation de l'unité africaine) se tient du 9 au 11 juillet à Yaoundé, la capitale du Cameroun, en l'absence du président nigérian, en très mauvais termes avec les autorités camerounaises, des combats sporadiques opposant les deux pays à propos de la possession de la péninsule de Bakassi (actuellement camerounaise).

Un nouveau gouvernement est formé en septembre. Le nouveau Premier ministre, Peter Mfany Musonge, venu des milieux d'affaires, est encore un anglophone. La majorité des membres du nouveau gouvernement appartiennent toujours au parti du président Paul Biya.

Gabon

Le Gabon est sans Assemblée nationale depuis le mois de mai, des élections législatives devant être organisées à la suite du référendum de 1995, qui a entériné le processus de démocratisation du pays. Les dates des élections sont repoussées à plusieurs reprises, avant de se tenir fin décembre.

Alors que l'on se prépare à une nouvelle forme de cohabitation à l'intérieur, le président Omar Bongo n'en poursuit pas moins les contacts extérieurs, notamment en Asie, pour ne plus privilégier aussi exclusivement les relations avec la France. Le président Jacques Chirac se rend en visite officielle au Gabon en juillet. Le chef de l'État gabonais exprime à cette occasion son intention de demander à la France des explications sur l'affaire Elf (une instruction pour abus de biens sociaux et recel est en cours en France), dans laquelle est impliquée la filiale Elf Gabon, considérée par M. Bongo comme « purement française ».

Congo

Un nouveau gouvernement est constitué en septembre par David-Charles Ganao, remplaçant comme Premier ministre l'ancien président Joaquim Yhombi-Opango, démissionnaire en août. Il est dominé par la Mouvance présidentielle (MP) mais comprend aussi des membres de l'opposition, en particulier du Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral (MCDDI). Une certaine tension politique persiste dans le pays, entretenue par la perspective de l'élection présidentielle de 1997. En septembre, les autorités congolaises, pour la première fois, font arrêter pour malversations un homme d'affaires proche de l'ancien président Denis Sassou-Nguesso, qui devrait être candidat contre le président Pascal Lissouba en 1997. Le renouvellement du tiers des membres du Sénat, en octobre, est l'occasion de constater le maintien des équilibres politiques : la MP reste majoritaire, mais le parti de Bernard Kolelas, le MCDDI, obtient tous les sièges de Brazzaville et des environs de la capitale.

République centrafricaine

La France intervient militairement à deux reprises, du 18 au 21 avril puis du 21 au 23 mai, à Bangui, après des mutineries d'abord provoquées par les retards de la solde, avant de prendre une tournure plus politique et ethnique. À cela s'ajoute un contexte de revendications généralisées dans la fonction publique, qui souffre, elle aussi, du retard dans le versement des salaires. La seconde intervention de l'armée française, qui évacue alors les ressortissants étrangers, se déroule dans des conditions dramatiques, la capitale centrafricaine étant soumise aux pillages des mutins et des godobes, les jeunes délinquants locaux. La France négocie directement avec les mutins, qui acceptent le maintien au pouvoir du président Ange-Félix Patassé, démocratiquement élu. La France obtient de celui-ci une plus grande ouverture envers les rebelles et l'opposition civile. Un accord, signé le 1er juin, règle provisoirement la question militaire. La nomination, le 6 juin, de M. Jean-Paul Ngoupandé, ambassadeur centrafricain à Paris, comme Premier ministre n'apaise cependant pas le conflit avec l'opposition civile, qui refuse de participer au gouvernement. Conformément à l'accord du 1er juin, des états généraux de l'armée centrafricaine se tiennent au mois d'août pour repenser les structures et le fonctionnement de celle-ci. Ces tentatives de conciliation n'empêchent pas la mutinerie de reprendre aux mois de novembre et décembre, quelque temps après la mort de l'ancien empereur Jean Bédel Bokassa, le 4 novembre.