Journal de l'année Édition 1997 1997Éd. 1997

Sports 96 : une année tricolore

Exploits et dérives

Les derniers jeux Olympiques du siècle resteront dans l'histoire. Pour le meilleur et pour le pire. Sur le plan sportif, le succès est indéniable. Sur la piste du stade d'Atlanta, plusieurs exploits ont rythmé les compétitions. Le plus spectaculaire pour Michael Johnson dans un 200 m avalé en 19″ 32. Le plus émouvant pour Carl Lewis, consacré seigneur des anneaux olympiques après la conquête d'un 10e titre. Dans le sillage de ses chefs de file, l'équipe de France a fort bien tenu son rang. Avec 37 médailles et 15 titres, elle a obtenu son meilleur résultat de l'après-guerre. À Atlanta, le pire, ce fut d'abord l'attentat perpétré au cœur du parc olympique. Bilan : 2 morts, 112 blessés. Ce fut aussi ce même parc transformé par les sponsors des Jeux en vaste foire commerciale. Ce fut enfin des cafouillages à répétition dans l'organisation. Le financement complet des Jeux par l'argent privé a montré ses limites. Ces Olympiades du centenaire ont marqué l'aboutissement des dérives du sport moderne. Le Comité international olympique a promis de rectifier le tir en vue des Jeux de Sydney. Dont acte.

Une habituée, un novice

En Angleterre, le championnat d'Europe des nations de football a couronné l'Allemagne pour la 3e fois. L'efficacité du football allemand au plus haut niveau ne se dément pas. Si le spectacle fut souvent décevant et le jeu par trop bridé, on s'est réjoui de l'ambiance conviviale et bon enfant de cet Euro organisé dans un pays martyrisé pendant des années par le hooliganisme. En France, le triomphe de l'AJ Auxerre, vainqueur de la Coupe et du Championnat, est venu récompenser un club atypique et un entraîneur d'exception, Guy Roux. Le Paris-Saint-Germain s'est consolé de ses déboires hexagonaux en devenant le 2e club français à remporter une Coupe d'Europe.

Des champions et un sorcier

On retiendra également de cette année 96 l'avènement du cycliste danois Bjarne Riis, brillant vainqueur du Tour de France, le nouveau visage de battu de Miguel Indurain, le sourire de Damon Hill, qui décroche enfin un titre de champion de formule 1, la défaite retentissante de Mike Tyson, saoulé de coups par un étonnant Evander Holyfield. Et en fin d'année, la bande à Noah a offert au public français un succès inattendu en finale de Coupe Davis, privant ainsi le néoretraité Stefan Edberg d'un ultime trophée.

Vincent Pellegrini et Gilles Raillard
Journalistes à Radio-France Internationale