Sur le plan politique, le rapprochement forcé du président Edouard Chevardnadze avec la Russie le conduit à soutenir l'offensive de Moscou en Tchétchénie et à accepter la présence de troupes russes sur la frontière turco-géorgienne. Mais les négociations conduites sous l'égide de l'ONU et de la Russie avec les séparatistes abkhazes ne permettent pas d'aplanir la question du sort des 200 000 réfugiés géorgiens chassés d'Abkhazie, pas plus que celle du futur statut de la république autoproclamée. La reprise en main tentée par le pouvoir dans ce pays miné par la corruption et les factions politiques débouche sur l'arrestation, en janvier 1995, du leader nationaliste Tenguiz Kitovani – auteur d'une tentative de raid militaire contre l'Abkhazie – et sur le désarmement des Mkhedrioni (les Chevaliers), les milices de Djaba Iosseliani. Mais ces mesures sont loin de mettre fin à la violence politique : après l'assassinat, en décembre 1994, du dirigeant national-démocrate Gueorgui Tchantouria, Edouard Chevardnadze est, à son tour, le 29 août 1995, la cible d'un attentat à la voiture piégée. Le 11 septembre, c'est le vice-Premier ministre de la République d'Abkhazie qui est assassiné.

Le 5 novembre E. Chevardnadze est réélu président de la République avec plus de 70 % des suffrages.

Chrono. : 29/08, 11/09, 5/11.

Alain Brossat