Chrono. : 1/03, 4/04.

Biélorussie

L'année 1995 est marquée par le renforcement des liens entre la République de Biélorussie, plaque tournante avec l'Occident, et le sous-continent ex-soviétique. Sous l'égide du président Alexandre Loukachenko, un référendum est organisé en même temps que les élections législatives du 14 mai 1995. Les électeurs s'y prononcent en faveur d'un renforcement des liens économiques avec la Russie, d'un accroissement des pouvoirs du président, du rétablissement de certains symboles de l'ère soviétique et de celui du russe comme seconde langue officielle. Un troisième tour des élections législatives est prévu pour novembre 1995 en raison de la participation insuffisante au second tour du 28 mai 1995.

Un plan de stabilisation a été adopté fin 1994 sous la pression du FMI, mais les privatisations sont mises en œuvre avec circonspection dans le domaine industriel et surtout dans le domaine agricole. Les conservateurs, représentants de l'appareil économique et industriel traditionnel, continuent de peser d'un poids prédominant, en dépit des efforts du Premier ministre, Mikhaïl Tchiguir, pour accélérer les réformes d'orientation libérale, conformément aux vœux des organisations internationales.

Chrono. : 14/05.

Moldavie

L'hypothèque d'un éventuel rattachement de la République moldave à la Roumanie ayant été levée, la situation se stabilise partiellement dans le pays. La minorité gagaouze, turcophone, abandonne ses projets sécessionnistes, tandis que le Parlement moldave vote en décembre 1994 une loi octroyant à la Gagaouzie une large autonomie. Ce statut est ratifié par consultation locale en mars 1995.

Dans le même sens, les relations de l'État moldave avec la Russie tendent à se normaliser, tandis que l'inflation décroît et que le programme de privatisations se met en place. Une loi votée début 1995 autorise la privatisation des terres cultivées, et un calendrier de privatisations de 1 450 entreprises en 1995-1996 est établi.

Demeure le contentieux de Transnistrie, territoire russophone de 5 000 km2. En dépit de la signature, entre Moscou et Chisinau, d'un accord prévoyant le retrait de la 14e armée du général Lebed, qui y est stationnée, un référendum organisé le 26 mars 1995 dans la partie sécessionniste plébiscite le maintien de ces 6 000 soldats russes à 93 %. La situation demeure bloquée du fait de l'intransigeance des dirigeants nationalistes russophones, qui exigent la reconnaissance de la Transnistrie comme État souverain. En dépit de ces difficultés, la Moldavie est admise au Conseil de l'Europe le 28 juin 1995. Elle bénéficie désormais de nombreux crédits de la part des organisations internationales.

Kazakhstan

Au printemps 1995, confronté à l'aggravation de la crise économique et à la fronde du Parlement, le président Noursoultan Nazarbaiev dissout la Chambre et organise un référendum, à l'issue duquel il est reconduit dans ses fonctions. Jusqu'en l'an 2000, il a toute latitude pour gouverner par décrets. Se conformant aux prescriptions du FMI, le Kazakhstan accélère le rythme des privatisations et s'efforce d'attirer les investisseurs étrangers intéressés par ses vastes réserves d'or, de gaz et de pétrole. C'est ainsi qu'un accord est conclu en 1995 avec British Gas, Agip et Gazprom en vue de l'exploitation du gisement de Karatchagansk, au nord-ouest du pays.

La Russie demeure le principal partenaire du Kazakhstan, puisque celui-ci réalise avec elle 70 % de ses échanges économiques. En janvier 1995, les deux pays signent plusieurs accords de coopération, concernant notamment le site de tir spatial de Baïkonour, les procédures d'acquisition des citoyennetés kazakh et russe, la conversion monétaire. En février 1995, le Kazakhstan adhère à l'union douanière formée par la Russie et la Biélorussie. S'efforçant d'améliorer son assise régionale, il rejoint également l'Organisation de coopération économique, qui rassemble notamment l'Iran, la Turquie, le Pakistan et l'Azerbaïdjan.

Ouzbékistan

Ancien secrétaire du Parti communiste ouzbek, le président Islam Karimov se fait plébisciter le 26 mars 1995 : reconduit dans ses fonctions par 99,6 % des votants (résultats officiels) jusqu'en l'an 2000, il peut compter sur un Parlement issu des élections législatives de janvier où siègent 96 % de néocommunistes (Parti démocratique du peuple). Ce pouvoir fort pourchasse les opposants, censure la presse et, d'une façon générale, fait prévaloir la stabilité sur les réformes. La préoccupation première du chef de l'État demeure d'éviter la contagion des zones d'instabilité proches : le Tadjikistan et l'Afghanistan, où il s'efforce de jouer un rôle d'arbitre entre les factions rivales.