Pour faire face à l'augmentation du trafic aérien en Île-de-France, sans augmenter les nuisances des riverains de Roissy et d'Orly, Bernard Pons, ministre de l'Aménagement du territoire et des Transports, tranche en faveur de la construction d'un troisième aéroport, de préférence à l'extension des pistes et à la concentration du trafic sur Roissy. Mais où sera-t-il implanté ? Déjà, deux Régions sont en compétition : le Centre et la Picardie. Aéroports de Paris (ADP), qui prend le parti de la construction d'une nouvelle piste à Roissy afin d'assurer un trafic de 80 millions de passagers en 2010, constate cependant qu'il n'y a aujourd'hui aucun aéroport situé à plus de 80 kilomètres de la ville desservie.

La plus vaste opération d'urbanisme de la capitale peut démarrer depuis que le Conseil d'État lui a donné son feu vert : le quartier Seine-Rive gauche abritera 15 000 habitants et 40 000 employés, à proximité immédiate de la gare d'Austerlitz et de la Grande Bibliothèque de France.

Languedoc-Roussillon

Non seulement l'industrie de la Région est faible (elle occupe 12,7 % de la population active et représente 1,8 % de la valeur ajoutée française), mais encore elle se situe dans des branches peu porteuses.

Même IBM a dû réduire ses effectifs de 3 000 à 1 000 salariés en quelques années. Le Gard, qui est le département le plus industriel de la Région, paie un lourd tribut à la crise économique. Il affiche un taux de chômage de 17,2 %.

Dans l'industrie textile, qui perd 4 % de ses effectifs par an depuis 10 ans, Cacharel (Nîmes) a vu ses effectifs fondre de moitié et Éminence (Aimargues) les siens d'un tiers. Dans l'industrie agro-alimentaire, le groupe Perrier (Vergèze) a perdu 500 salariés depuis 1992 et se prépare à supprimer 600 nouveaux emplois. À Marcoule, l'établissement de la COGEMA (1 700 salariés) doit fermer son usine de retraitement de combustibles nucléaires. Ugine Acier (à l'Ardoise) triple sa productivité mais diminue de moitié ses effectifs (de 1 000 à 500 salariés).

Sète rêvait d'organiser la Coupe de l'America 1999. Hélas ! Il eût fallu que France 3, le voilier du défi français, l'emportât à San Diego. Sète – port d'attache du voilier confié à Marc Pajot – n'avait pourtant pas lésiné sur les moyens.

La municipalité ne renonce pas au défi de la fin du siècle, mais avec un autre skipper...

Limousin

La porcelaine emploie toujours 2 500 personnes dans la Région, mais la céramique, qui entre dans la composition de nouveaux matériaux et fait appel aux technologies les plus sophistiquées, connaît un développement prodigieux. À Limoges, un pôle céramique s'est constitué. Il regroupe les industriels de la ville (dont Dorlaine, la plus grosse usine de porcelaine française, capable de produire un million d'assiettes par mois), l'École nationale supérieure de céramiques industrielles (ENSCI), l'université, le Laboratoire des matériaux céramiques et traitements de surface (LMCTS) et le Centre de transfert des technologies de la céramique (CTTC). De grands espoirs étaient nés avec l'apparition de nouveaux matériaux : on avait envisagé des moteurs « tout céramique ». Malheureusement, Rhône-Poulenc et Atochem s'en sont désintéressés. Seul Saint-Gobain reste partie prenante. Il existe des débouchés, à condition de vaincre les concurrences américaine, allemande et japonaise.

Présents sur les cinq continents, vaches et taureaux limousins comptent sur la génétique pour accroître leur rayonnement. Les chercheurs travaillent depuis de longs mois sur la détermination de la couleur de la viande (le consommateur exige souvent une viande claire) et sur la production de bêtes sans cornes.

Lorraine

Malgré leur part encore appréciable au niveau national, la sidérurgie lorraine et le textile vosgien ne représentent plus que 40 % de la production industrielle de la Lorraine. Celle-ci est devenue une grande Région automobile, avec plus de 20 000 emplois. Cette vocation va encore se renforcer grâce au montage de la Swatchmobile à Hambach, près de Sarreguemines (Moselle), où 2 000 emplois vont être créés.