Journal de l'année Édition 1995 1995Éd. 1995

Malgré des résultats économiques plutôt encourageants, mais sans traduction sociale, le gouvernement de Mme Khaleda Zia voit son crédit politique s'effriter peu à peu. L'opposition menée par la Ligue Awami déclenche plusieurs grèves générales et tente de se rapprocher des islamistes du Jamaat-i-Islami, oubliant au passage ses idéaux laïques et démocratiques.

Sri Lanka : le retour d'une dynastie familiale

Lors des élections législatives d'août, le parti de l'Unité nationale (UNP, 93 sièges) est mis en minorité par l'Alliance du peuple (113 sièges). Chandrika Kumaratunga, devenue Premier ministre, est la fille de Salomon et de Sirima Bandaranaike, qui ont longtemps occupé le pouvoir (1956-1959 ; 1960-1965 ; 1970-1977). Le parti de la Liberté (SLFP), qui domine l'Alliance du peuple, compte exercer un contrôle plus rigoureux sur l'économie, très libéralisée, et recherche un règlement négocié du conflit tamoul. Au lieu de menacer « d'écraser en un mois les rebelles », Mme Kumaratunga leur a « tendu la main de l'amitié ». En septembre, cependant, les hostilités reprennent entre armée et rebelles tamouls. L'assassinat, le 23 octobre, du leader de l'opposition Gamini Dissanayake est attribué une nouvelle fois à l'organisation des Tigres tamouls (LTTE). Elle marque un coup d'arrêt aux tentatives d'apaisement dans un conflit qui a déjà coûté la vie a plus de 30 000 Sri Lankais, dont de nombreux hommes politiques. Le 10 novembre, Mme Karamatunga est élue à la tête de l'État.

Chrono. : 5/06, 30/06, 3/08, 16/08, 24/08, 6/10, 23/10.

Taslima Nasreen, Lajja, Stock, 1994.

Georges Grelou