Journal de l'année Édition 1995 1995Éd. 1995

Météo : l'Été

Juin 1994

Mois chaud avec îles orages fréquents. Des inondations provoquent d'importants dégâts dans une dizaine de communes, notamment à Auribeau ; en haute Maurienne et haute Tarentaise, des routes et des voies ferrées sont coupées et les cols du Galibier et de l'Iseran sont termes du fait de la neige.

Les précipitations mensuelles sont contrastées. En Corse, 144 mm à Bastia, 103 à Calvi, 8 à Ajaccio et 4 au cap Pertusato (minimum de France) ; dans l'Aude, 230 mm a Saissac et 14 à Narbonne ; en Haute-Savoie, 214 à Samoëns et 39 à Cluses. Il pleut très peu sur les côtes bretonnes (11 mm à Belle-Île, 13 à St-Brieuc, 16 à Bréhat et à Ouessant).

Les températures moyennes sont excédentaires, particulièrement en Alsace et dans la basse vallée du Rhône.

L'ensoleillement est médiocre du Massif central à l'Alsace (192 heures à Guéret, 197 heures à Colmar et 204 heures au Puy), mais atteint 312 heures à l'île d'Yeu et à Montélimar, 324 heures à Perpignan, 336 à Montpellier et 344 à Marignane.

Des rafales de 194 km/h sont enregistrées au cap Corse le 5 (anémomètre endommagé).

Juillet 1994

Chaleur et orages parfois violents sont encore à l'ordre du jour. Le 1er, en Normandie (71 mm en 4 heures à Condé-sur-Vire). Le 5, autour de Montbéliard. Le 14, en Bourgogne, dans le Jura (près de Lons-le-Saunier, vignobles endommagés par des grêlons de 5 cm de diamètre), le Chablais et le sud de l'agglomération lyonnaise (importants dégâts à St-Symphorien-d'Ozon et à Vienne). Du 17 au 19, un peu partout (le 18, la foudre fait deux victimes dans l'Ain et sur les pentes du mont Ventoux – un spectateur du Tour de France). Le 21, en Haute-Corse (55 mm à Oletta). Le 23, dans le Berry et en Haute-Savoie. Le 24, en Corse (crue de la Gravone, entraînant la mort de deux personnes), en Côte-d'Or et dans les Pays de la Loire (83 mm en 2 h 30 à Azé (531 et 77 à Angers). Le 25, dans les Alpes, la foudre tue un randonneur dans le Queyras et frappe un groupe déjeunes dans le Dévoluy, faisant un mort et sept blessés. Le 28, 70 000 impacts de foudre sur la France (deux personnes foudroyées dans le Cher et dans l'Yonne ; rafales de 138 km/h et grêlons de 35 mm au Puy : dans le massif du Mont-Blanc, trois alpinistes blessés par la foudre et neuf autres tués par une chute de séracs). Le 29, dans le Sud-Est et en Auvergne. Le 31, en de nombreuses régions (à Super-Besse [63], 160 mm accompagnés d'une forte chute de grêle ; près d'Issoire, un motocycliste est foudroyé).

Les précipitations mensuelles dépassent çà et là 125 mm (Jura. Belledonne, Vercors, massif du Sancy ; 206 mm à Super-Besse). En revanche, pas une goutte n'est tombée à Ajaccio, Calvi et Marignane. À Angers, juillet 1994, avec 104 mm, est le plus arrosé de la série d'observations, mais à Belle-Île, avec 5 mm, c'est le plus sec !

Les températures moyennes sont très supérieures aux normales, surtout dans le Nord-Est, grâce à la constance de la chaleur jour et nuit. C'est souvent le 21e mois de juillet, après 1983, le plus chaud depuis 50 à 70 ans ; c'est même le premier dans les régions méditerranéennes.

Les durées d'insolation, proches des normales, s'échelonnent de 168 heures à Biarritz et 172 à Pau à 374 à Toulon.

Août 1994

Durant ce mois particulièrement chaud, de nombreux orages éclatent, soit ponctuellement, soit de façon plus généralisée. Les précipitations mensuelles sont excédentaires dans le Nord-Ouest et déficitaires ailleurs ; elles ne dépassent 100 mm que par endroits près de la Manche (144 à Cherbourg et 131 au Havre), dans le Centre (134 à Vierzon) et l'est de la Haute-Savoie ; elles sont inférieures à 10 sur le littoral corse (0 à Figari) et par places dans le Midi (3 à Toulon et 5 à Perpignan). Les températures sont très supérieures aux normales, surtout dans la vallée du Rhône et en Provence ; les nuits sont souvent très chaudes. Les maximums moyens sont compris entre 18,4 °C à Ouessant et 33,8 °C à Carpentras. Les durées d'insolation, voisines des normales, sont comprises entre 136 heures à Brest et 355 à Toulon. Plusieurs grandes villes connaissent durant l'été des teneurs en ozone très élevées (274 microgrammes à Neuilly et à Aubervilliers le 13/7).