Sur cette zone d'activité qui bénéficiera en 1995 d'un échangeur autoroutier sur l'A36, on espère créer plus de 1 500 emplois.

Le vieux projet de liaison fluviale Rhin-Rhône à grand gabarit réapparaît avec la décision gouvernementale de créer une société chargée de la réaliser.

Long de 1 650 kilomètres, l'axe mer du Nord-Méditerranée est navigable à grand gabarit sur 85 % de son parcours. Le chaînon manquant est à peu près exclusivement franc-comtois, entre le grand canal d'Alsace et la Saône.

Cette voie d'eau doublera le canal existant dont le gabarit est limité à 300 tonnes ; elle pourra recevoir des convois de 4 400 tonnes. Les travaux consisteront à aménager le Doubs sur 140 kilomètres entre Voujeaucourt et Dole, d'une part, et à créer un canal artificiel sur les 89 kilomètres restants.

La société envisagée pour ces travaux sera une filiale d'Électricité de France (EDF), de la Compagnie nationale du Rhône et de Voies navigables de France. Il est tout à fait probable que les travaux dureront une dizaine d'années.

Île-de-France

Le conseil régional d'Île-de-France n'est-il qu'une assemblée délibérative ou est-il un organe de décision ? Il a toujours eu du mal à s'imposer face à un État omniprésent et encore jacobin et face à une Mairie de Paris jalouse de son autorité.

S'y ajoutent des considérations de personnes : la rivalité entre le Premier ministre Édouard Balladur et le maire de Paris Jacques Chirac dans un contexte de (pré)campagne présidentielle ; le cumul entre les mains de Michel Giraud des fonctions de président du conseil régional et de ministre du Travail ; l'activité débordante de Charles Pasqua, ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire, mais aussi président du conseil général des Hauts-de-Seine. Tous les quatre sont Franciliens et s'intéressent à des titres divers au devenir de la Région.

Un exemple de problème : l'élaboration du schéma directeur de la région Île-de-France (SDRIF). Le chantier ouvert en 1989 par Michel Rocard avait abouti (octobre 1992) à un schéma directeur présenté par le préfet de Région de l'époque, Christian Sautter. Projet sitôt publié, sitôt enterré (février 1993) en raison de l'opposition du conseil régional et des huit conseils généraux.

Le nouveau et définitif (?) schéma directeur est enfin adopté en avril 1994 par un décret gouvernemental lui donnant force de loi et imposé au conseil régional – mis devant le fait accompli – le 5 mai par le préfet de Région Jean-Claude Aurousseau. Le nouveau SDRIF, qui engage la vie des Franciliens jusqu'en 2015, entend surtout maîtriser la croissance de la population et rééquilibrer la Région au profit de la grande couronne.

À l'occasion de l'inauguration d'une nouvelle station de mesure de la qualité de l'air à la tour Eiffel (26 septembre 1994), Michel Barnier, ministre de l'Environnement, et Michel Giraud ont publié une étude de l'observatoire régional de la santé. La pollution atmosphérique est devenue un phénomène permanent à Paris et dans sa banlieue. À plusieurs reprises, les « renifleurs » ont décelé des chiffres inquiétants, doublant le taux maximal toléré. Le mois de juillet a d'ailleurs connu une pollution record.

L'ensemble du dispositif mis en place dans le cadre du contrat de plan État-Région atteste la diminution des rejets d'origine industrielle et domestique mais souligne la part croissante du trafic automobile dans la pollution.

L'accroissement de la teneur en dioxyde d'azote se traduit par une augmentation de 15 à 20 % des hospitalisations pour asthme et des visites médicales à domicile... La Mairie de Paris est mise en cause par le mouvement écologique des Verts, qui dénoncent sa politique : « priorité à la voiture et concentration des bureaux dans le centre de l'agglomération ».

C'est le projet de construction du Grand Stade à St-Denis, présenté par l'équipe d'architectes M-Z-R-C qui a finalement été retenu par le gouvernement, en vue de la Coupe du monde de football 1998. La facture se montera à deux milliards de francs.