Avec près de un million de visiteurs par an, la pointe du Raz est l'un des sites naturels les plus visités en France. Les travaux d'aménagement entrepris à l'automne 1994 doivent lui redonner son aspect sauvage d'antan.

Centre

Au moment où les riverains de Roissy se mobilisent contre une éventuelle extension de l'aéroport, la Région Centre est candidate à l'accueil du troisième aéroport parisien. M. Maurice Dousset, président du conseil régional et député (UDF-PR) d'Eure-et-Loir, présente un projet d'aéroport international qui pourrait être implanté à Courtalain... au cœur de sa circonscription et qui est déjà baptisé « Paris-Centre ». La proximité de Paris et les retombées économiques (30 000 emplois) dans un territoire en voie de désertification militent en faveur de ce dossier. Du coup. Tours, Blois et Châteauroux se mettent sur les rangs également. De son côté, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) affirme que la question n'est pas d'actualité.

Confrontée à la crise de l'armement, la Région Centre a perdu 4 500 emplois dans ce secteur depuis dix ans, sans compter les emplois induits. Cette industrie concerne encore 275 entreprises et 15 % des emplois secondaires, mais la crise est là. Orléans et Bourges, les plus touchées, comptent sur des transferts d'activité : Thomson-CSF à Fleury-les-Aubrais, Aérospatiale (missile Exocet) à Bourges.

Champagne-Ardenne

Le comité interministériel d'aménagement du territoire (CIAT) qui s'est tenu en septembre 1994, à Troyes, autour d'Édouard Balladur, a valeur de symbole. Et Robert Galley, député maire de la ville (RPR), de rappeler que « le grand danger pour les villes situées à une heure de Paris serait que l'aménagement du territoire concentre ses efforts sur les villes situées à plus de 300 kilomètres de l'Île-de-France ».

Bien plus, de toutes les villes cathédrales de 100 000 à 200 000 habitants, Troyes est l'une de celles qui se sont le moins développées depuis les années 1980. Le textile et la bonneterie ont longtemps été les seules branches présentes. Confronté à la concurrence des pays pratiquant le dumping social, ce secteur n'a plus que 1 200 salariés contre 24 000 il y a vingt ans.

La capitale de la bonneterie est aussi le berceau des magasins d'usine à la française : chaque année, plus d'un million d'acheteurs viennent y acheter des articles de 30 à 50 % moins chers que dans les boutiques traditionnelles.

Les ventes de Champagne redémarrent : près de 240 millions de bouteilles en 1994. Avec l'augmentation autorisée des rendements à l'hectare (de 8 400 à 9 600 kg), le revenu des vignerons augmente de près de 11 %.

Corse

Les manœuvres ont commencé pour préparer la succession de Jean-Paul de Rocca-Serra, président (RPR) de l'Assemblée territoriale.

José Rossi, député (UDF) de Corse-du-Sud, marque des points : il est appelé en octobre 1994 dans le ministère Balladur après la démission de Gérard Longuet.

Membre du Comité central bonapartiste (CCB), Marc Marcangeli succède à José Rossi comme député de la première circonscription de Corse-du-Sud.

La démission d'Édouard Simeoni de tous ses mandats politiques, y compris la présidence de Corsica Nazione, le principal mouvement nationaliste de l'île, ajoute à la confusion.

Le statut fiscal spécifique promis à la Corse par Édouard Balladur lors de sa visite en février 1994 a été voté par l'Assemblée en octobre. Pour venir en aide aux entreprises, la taxe professionnelle doit être allégée de 60 % en moyenne, et la taxe foncière sur les terres à usage agricole non bâties, supprimée. L'État prend à sa charge (275 millions de francs en 1995) le manque à gagner pour les collectivités territoriales. Pour venir en aide à la collectivité de Corse, l'État lui reversera 10 % du montant annuel de la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP).

Par ailleurs, le Premier ministre n'était pas venu les mains vides. Le contrat de plan État-Région prévoit que l'île doit recevoir 660 millions de francs d'investissements, ce qui en fait la première Région bénéficiaire de ces contrats, avec 2 600 francs par habitant.

Franche-Comté

L'aéroparc de Belfort Continental, décidé par le conseil général du Territoire de Belfort, bénéficie du soutien de 66 communes environnantes. Il s'agit de rentabiliser la piste de 3 000 mètres et les installations de l'aéroport de Fontaine, héritées de l'OTAN et victimes de la concurrence commerciale de l'Euro-Airport voisin de Bâle-Mulhouse.