Journal de l'année Édition 1995 1995Éd. 1995

Météo : l'Hiver

Décembre 1993

Une influence océanique quasi exclusive se traduit par une grande douceur, des vents souvent violents et, en dehors des régions méditerranéennes, une forte pluviosité et un ensoleillement médiocre. La neige tombe à des altitudes très variables, tantôt jusqu'en plaine, tantôt seulement au-dessus de 2 700-2 800 m (les 19-20). Plusieurs régions connaissent un Noël blanc, ce qui ne s'était pas vu depuis longtemps.

Les températures moyennes sont très supérieures aux normales, parfois de plus de 3 °C dans le Nord-Est, le Centre-Est et le Sud-Ouest. Durant la 3e décade, de graves inondations affectent le nord-est de la France et le Bassin parisien, ainsi que plusieurs pays européens : Belgique, Pays-Bas, Allemagne, République tchèque, Roumanie et Ukraine.

Janvier 1994

Comme le mois précédent, janvier est doux et très arrosé. En dehors de la période du 18 au 22 et des trois derniers jours, qui connaissent des situations anticycloniques, la France est sous l'influence de perturbations océaniques. Il neige jusqu'à basse altitude sur l'arrière-pays niçois et la région lyonnaise à la fin de la nuit du 6 au 7 (graves problèmes de circulation et ruptures de lignes électriques). Un autre épisode de fortes précipitations a lieu sur les mêmes régions les 10 et 11 (80 à 100 mm sur la Côte d'Azur). Les cumuls mensuels les plus importants se situent dans le Vivarais (309 mm à Privas), les monts d'Auvergne (419 à Mandailles), le Morvan (308 à Saint-Prix), les Vosges (314 à la Bresse) et le massif alpin (491 à Lalley et 292 au col de Porte). En revanche, bas Languedoc et Roussillon reçoivent moins de 20 mm (16 à Narbonne, 11 à Sète et 9 à Perpignan). Les hauteurs cumulées de neige atteignent 60 cm à Bourg-Saint-Maurice et Autrans, 82 à La Féclaz, 115 à Briançon, 134 au col de Porte, 140 à Val-d'Isère, 169 à Auron, 200 à l'Alpe-d'Huez et 211 à Avoriaz. L'enneigement maximal s'élève à 40 cm à Villard-de-Lans le 17, 100 à Chamrousse le 17, 130 à Auron le 6, 140 à Val-d'Isère le 4, à Vars le 9 et aux Deux-Alpes le 30, 170 à La Plagne le 6, 175 à Avoriaz le 27, 185 à l'Alpe-d'Huez le 11 et aux Arcs 2000 le 29.

Les températures moyennes sont excédentaires, surtout dans le Nord et le Nord-Est. Les minimums absolus restent positifs à Nice (3,3 °C), Ouessant (3,2 °C), Bastia (2,7 °C), Toulon (2,1 °C), Boulogne (2 °C) et Belle-Île (1,4 °C) ; en montagne, ils s'abaissent jusqu'à – 14,6 °C à Chamonix, – 18 °C à Mouthe (25) et – 18,8 °C à Bessans (73).

Le soleil luit moins de 40 h à Brest et dans le Bassin parisien (28 à Romorantin et 39 à Paris) ; il est plus généreux à Montpellier (186 h) et à Toulon (192 h).

Les crues se poursuivent durant la première quinzaine du mois dans l'Ouest, le Sud-Ouest, le Bassin parisien, le Massif central et le bassin du Rhône ; la Durance débite 3 200 m3/s le 8 ; à la même date, le débit du Rhône grimpe à 11 000 m3/s à Beaucaire (c'est la crue la plus importante depuis 1856) ; la Camargue est inondée pour la 2e fois en 3 mois. Au total, en France, 2 649 communes seront reconnues en état de catastrophe naturelle ; les dégâts sont évalués à plus de 3,5 milliards de francs et le nombre des victimes s'élève à 8. Outre les inondations, il faut mentionner le glissement de terrain survenu le 8 à la Salle-en-Beaumont (38), qui fait 4 morts, une avalanche dans le Queyras le 1 (1 mort) et 4 avalanches en Savoie le 29 (9 morts).

Février 1994

Mois encore très perturbé, doux et peu ensoleillé. Deux épisodes de mauvais temps sont à mentionner. Du 3 au 6, une dépression de 955 hPa passe sur les îles Britanniques, provoquant une tempête sur le Nord-Ouest de la France (140 km/h à Camaret) ainsi que d'abondantes précipitations sur les Pyrénées. Les 14 et 15, les régions méditerranéennes sont encore copieusement arrosées (le 14, 95 mm à Prades et 68 à Montpellier ; le 15, 88 à Gruissan) ; il neige à basse altitude dans la vallée du Rhône (7 cm à Lyon), sur les hauteurs de Nice (15 à 20 cm vers 250-300 m), en Corse et dans le Gard (50 cm de Lasalle au Vigan) où 25 000 foyers sont privés d'électricité et une personne est tuée par l'effondrement d'un toit. Pour l'ensemble du mois, les précipitations sont excédentaires, sauf dans le Nord, le Roussillon et la plus grande partie de Rhône-Alpes.

Sauf sur l'extrême nord du pays et dans la région niçoise, les températures moyennes mensuelles sont supérieures aux normales.

La durée d'insolation, déficitaire, est comprise entre 42 h à Luxeuil et 154 à Saint-Auban-sur-Durance.