Journal de l'année Édition 1992 1992Éd. 1992

Après cinq ans d'efforts, le titre des 250 cm3 est revenu à l'Italien Luca Cadalora, dont le transfert au sein de l'écurie Honda s'est avéré un bon choix. Dernier titre à trouver preneur : celui des 125 cm3. Il est allé une nouvelle fois à Louis Capirossi. Mais, à 18 ans à peine, il est temps pour le jeune Italien de passer à la classe supérieure, où, au contact des plus grands champions, son immense talent devrait encore mieux s'exprimer.

1991 ne s'est pourtant pas résumée à ce seul combat entre pilotes et machines. Elle a aussi montré un duel à connotation plus politique entre les teams et la Fédération internationale. Au fil des mois, leurs rapports n'ont fait qu'empirer, jusqu'à ce que l'éventualité d'un championnat parallèle, organisé par l IRTA (Association des écuries de courses), soit une quasi-certitude. Mais rien n'est encore officiel et la situation, pour l'instant confuse, ne fait que nuire à l'image du sport moto, qui a tendance à devenir la version mécanique des jeux du cirque. Peut-être serait-il maintenant plus judicieux de se diriger vers un consensus plutôt que vers le déchirement. Souhaitons bon courage aux sponsors et aux pilotes qui auront peut-être à choisir leur camp.

Endurance

Facile vainqueur de la 55e édition du Bol d'Or qui a accueilli dans une ambiance de fête foraine près de 100 000 spectateurs, le trio franco-canadien, Battistini-Duhamel-Vieira, a offert à Kawasaki sa première victoire au Castellet depuis 1982. Ce succès a confirmé l'excellent travail fourni par une équipe entièrement nouvelle, qui, à l'orée de la saison, manquait encore cruellement d'expérience dans le domaine de l'endurance.

Aux 24 Heures du Mans, le duel tant attendu entre Kawasaki et Suzuki a tourné court. Et, en l'absence des Hondas d'usine restés au Japon, c'est une Yamaha privée pilotée par Monneret, Bonhuil et Nicotte qui l'a emporté, à la surprise des 70 000 passionnés présents sur le circuit Bugatti. Un chiffre en augmentation de 15 % qui prouve que les épreuves d'endurance attirent toujours plus de monde que les GP de vitesse a priori bien plus spectaculaires.

Bénéficiant du retrait de son plus dangereux adversaire, le Britannique Steve Hislop, qui n'avait pas effectué le déplacement en Australie pour disputer la dernière manche du championnat du monde, Alex Vieira a enlevé son cinquième titre mondial des pilotes.

Motocross

Jean-Michel Bayle a réussi son incroyable pari. Remporter les trois titres de champion des États-Unis de motocross et de supercross. Là où les illustres Bob Hannah, David Bailey, Ricky Johnson ou Jeff Ward ont régulièrement échoué. Un authentique exploit qui n'a pas surpris outre mesure les 40 000 spectateurs, qui l'avaient ovationné lors du Supercross organisé sur la pelouse du Parc des Princes dans un décor oscillant entre Mad Max et la Guerre des Étoiles. Autant dire que le « Kid de Manosque » figure désormais parmi les champions les plus populaires du sport français. Et, maintenant, il rêve de vitesse, pour 1993. Jean-Michel Bayle est décidément un sportif hors pair. De la trempe des plus grands, au point de laisser K.-O. les Américains, qui n'avaient jamais vu un étranger leur infliger une telle leçon.

Natation

À qui Perth gagne

13 victoires sur 32 possibles : ce chiffre illustre parfaitement la domination que la natation américaine a exercée sur les sixièmes championnats du monde qui se sont disputés au cœur de l'hiver à Perth en Australie. Si ses représentants se sont largement imposés lors des épreuves masculines (7 médailles d'or contre 3 à l'Allemagne et à la Hongrie), en revanche, les titres féminins ont été mieux répartis : États-Unis 6, Chine 4, Australie et Hongrie 2.

Mais, sur l'ensemble des résultats, le pourcentage de réussites le plus élevé est à mettre à l'actif de la natation hongroise qui, avec 10 sélectionnés, a gagné la bagatelle de 8 médailles, dont trois pour le seul Tamas Darnyi, vainqueur avec records du monde à la clef du 200 m et du 400 m 4 nages. Un exploit d'anthologie qui n'a pourtant pas suffi a éclipser le doublé accompli par l'autre vedette de ces championnats, l'Allemand Jorg Hoffmann dont le nom figurera désormais sur les tablettes du record du monde du 1 500 m, où Norbert Rosza (100 m brasse), Mike Barrowman (200 m brasse) et Mike Stewart (200 m papillon) lui tiendront compagnie.