Journal de l'année Édition 1992 1992Éd. 1992

Présenté en Europe comme la grande vedette de demain, le poids moyen américain Mickaël Nunn est retombé de haut. Trop arrogant, pas assez entraîné, il a dû subir la loi du modeste James Toney. Ainsi va la boxe, l'un des rares sports où le destin le plus enviable peut se jouer en moins d'une seconde, sur un seul coup de poing. Mais si, de 1991, il ne fallait retenir qu'une seule image ce serait celle de Thomas Hearns vainqueur aux points de Virgil Hill, champion du monde en titre des mi-lourds WBA. Une victoire qui permet à l'Américain d'envisager d'être le premier boxeur de l'histoire à s'emparer d'une sixième ceinture mondiale, dans autant de catégories de poids différentes. Des welters aux lourds-légers. À 33 ans passés, « Hit man » est bien une des dernières stars de la boxe.

Les combats des Français au Championnat du monde

Superwelters WBA (Pointe-à-Pitre, 23 février) : Gilbert Délé (F) b. Carlos Eliott (É-U), par arrêt de l'arbitre à la 7e reprise.
Supermoyens WBA (Marseille, 5 avril) : Victor Cordoba b. Christophe Tiozzo (F), par arrêt de l'arbitre à la 9e reprise.
Superwelters WBA (Paris, 4 mai) : Gilbert Délé (F) b. Jun Suk-hwang (CdS), aux points.
Lourds-légers WBC (Palerme, 20 juillet) : Anaclet Wamba (F) b. Massi Duran (It.), par arrêt de l'arbitre à la 11e reprise.
Superwelters WBA (Providence, Rhode Island, 1er octobre) : Vinnie Pazienza (É-U) b. Gilbert Délé (F), par arrêt de l'arbitre à la 12e reprise.
Superplume WBA (Épernay, 22 novembre) : Genaro Hernandez (É-U) b. Daniel Londas (F), par arrêt de l'arbitre à la 9e reprise.
Lourds-légers WBC (Paris-Bercy, 13 décembre) : Anaclet Wamba (F) b. Massi Duran (It.), par arrêt de l'arbitre à la 11e reprise.

Les grands combats de l'année

Superwelters WBC (New York, 9 février) : Terry Norris (É-U) b. Sugar Ray Leonard (É-U), aux points.
Lourds, titre unifié (Atlantic City, 20 avril) : Evander Holyfield (É-U) b. George Foreman (É-U), aux points.
Moyens IBF (Davenport, Iowa, 10 mai) : James Toney (É-U) b. Michael Nunn (É-U), par arrêt de l'arbitre à la 11e reprise.
Superplume WBC (Las Vegas, 29 juin) : Azumah Nelson (Gha.) et Jeff Fenech (Aus.), match nul. Le Ghanéen conserve son titre.
Lourds, WBA-IBF (Atlanta, 24 novembre) : Evander Holyfield (É-U) b. Bert Cooper (É-U), par arrêt de l'arbitre à la 7e reprise.

Cyclisme

Le mal français

Quatre classiques, le championnat du monde, le Giro, Gianni Bugno leader du classement, de la FICP, Maurizio Fondriest premier de la Coupe du monde, le cyclisme italien a connu une nouvelle année faste. Sans le triomphe de Miguel Indurain au Tour de France et le deuxième succès de Marc Madiot dans Paris-Roubaix, c'eût été un règne sans partage. De cette saison, on retiendra également l'effacement de Greg LeMond, à l'évidence bien trop cher payé pour ses trois semaines de représentation, l'éclatante santé de Sean Kelly, vainqueur à 35 ans passés du Tour de Lombardie, la confirmation de la pointe de vitesse des sprinters soviétiques et la classe toute récente du Suisse Tony Rominger (Paris-Nice, Tour de Romandie, GP des Nations), chef de file de la défunte équipe Toshiba. Pour la Belgique et les Pays-Bas, têtes de pont du cyclisme mondial il y a encore moins de 10 ans, la situation reste préoccupante. Malgré quelques performances de choix ici ou là, accomplies le plus souvent par des seconds couteaux, la relève se fait toujours attendre face à une conccurrence des pays de l'Est toujours plus forte. L'internationalisation du sport cycliste est plus que jamais d'actualité.

Dans ce contexte, le cyclisme français, malgré des résultats fort honorables, est devenu un économiquement faible. La crise qui l'a touché de plein fouet s'est notamment traduite par un chômage croissant, par une fuite des sponsors et par le transfert de ses meilleurs éléments vers l'étranger : Laurent Fignon se refera une santé en Italie aux côtés de Gianni Bugno, Marc Madiot défendra les couleurs de la firme allemande Telekon, Gilles Delion restera en Suisse et Laurent Jalabert, apparemment son plus grand espoir avec Luc Leblanc, sera le nouveau joker de la formation espagnole, ONCE. Et plus grave encore, la disparition du groupe Toshiba créé en 1984 à l'initiative de Bernard Tapie portera le nombre des équipes professionnelles françaises à trois dont aucune ne peut affirmer qu'elle possède un avenir au-delà de la prochaine saison.