Personne ne résiste à l'effet de ligne effilée sous la veste de dandy tandis que le pantalon dévoile ses nouveaux dessins, épurant sa tournure, tantôt taillé en cigarette, tantôt façonné en caleçon. On donne aussi la combinaison gagnante, car elle met joliment le corps en mouvement, version short ou version longue. Les jeux de jambes retrouvent le beau rôle. Question de tempo, les cuissardes se portent haut pour se mettre au pas de la mode.

Allant de pair avec le culte du corps qui offre une allure sculpturale : les matières à tendance stretch. Elles sont à l'origine de cette mode remise ainsi en forme. La boucle est bouclée. L'emploi des microfibres et du Lycra (fibre de synthèse dont la principale fonction est de rendre le tissu extensible), faufilés dans le coton, le lin, la laine et la soie, inspirant des coupes dessinées, effrontées, apporte du maintien à la silhouette et donne de l'aisance et de la liberté aux gestes. On aime se faire plaisir, comme on aime se faire remarquer. Ces associations d'un autre type reflètent une belle connivence entre la forme et le fond. Images de modernité, les tissus s'utilisent à contre-emploi. La mousseline se porte en plein jour, les paillettes brillent sous le soleil, le raphia se pavane sur l'asphalte, le latex crée le choc sur les robes, les bandes élastiques s'agrafent sur les fourreaux, la cotte de maille se tricote, les miroirs de plastique se tissent. Ciré, polyamide et Nylon délaissant leurs fonctions pratiques offrent des impressions esthétiques. L'anticonformisme, c'est encore utiliser des matières sophistiquées pour des formes sport et harmoniser les contraires.

Nombrils à la une

À nouvelle décennie, rêves de pureté, complices d'un nouvel état d'esprit. À l'évidence se devine une concordance entre la transparence des étoffes et le désir d'être naturel. Si les formes se soulignent, les corps se dévoilent et se dénudent sous des découpes indiscrètes. On révèle le maximum par le jeu d'asymétries, décolletés, entrelacs, drapés en sarongs et fentes mettant la peau à nu. L'organdi, l'organza, la mousseline, le voile de soie et la maille de filet (empruntée aux rayons article de pêche) n'ont plus rien à cacher. Il y a du lyrisme et de l'onirisme dans cette quête de la simplicité.

Bustes fort dénudés, nombrils à la une : ces vues sur peau émanent d'une étude de comportement décryptée par les devins de la mode qui officient dans l'ombre des bureaux de style. Prédisant pour l'an 2000 le début de l'ère de la spiritualité avec un recentrage sur soi-même et les siens, un besoin d'amour et de fraternité, ils « voient » dans cette mode-hymne au corps les signes annonciateurs d'un bouleversement des comportements. Couleurs aquatiques, nuances indéfinissables, tons nacrés de l'été dernier anticipent aussi les effets chromatiques de demain.

En prenant de l'importance, les accessoires deviennent essentiels. Si la mode minimise la silhouette, eux jouent le premier rôle. Formes et matières spectaculaires, voilà ce qui est capital pour ces parures éphémères qui racontent des histoires de civilisations. Comme on cherche dans l'origine de ses racines l'affirmation de son identité, on se rassure en portant des bijoux fantaisie qui ont l'air de surgir du passé ou du cœur de la terre. Le continent africain fait rêver les couturiers et des nacres découvertes sur les rivages des îles de l'océan Indien naissent broderies et bijoux en forme de coquillages.

Un coup d'éclat et de faste pour une mode qui se complaît dans le paradoxe.

Laurence Beurdeley

Vie pratique

Compacts, esthétiques, offrant un maximum de fonctions dans un minimum d'encombrement, les appareils ménagers sont capables de rôles simultanés.

1990 a vu la généralisation d'une nouvelle race de fours baptisés « polyfours ». D'une contenance de plus de 45 litres, ils offrent deux types de cuisson, l'une, traditionnelle, à 250 °C, l'autre, aux micro-ondes, qui peuvent fonctionner simultanément. Résultat : un gain de temps appréciable. Exemple : un poulet de 1,7 kg est rôti en 28 min contre 80 min dans un four traditionnel.