M. Michel Delebarre a présenté le projet d'aménagement du quartier de la Défense Ouest en annonçant dix ans de travail pour achever la plus belle perspective du monde : l'axe partant du Louvre et aboutissant aujourd'hui à la Défense sera prolongé de 3 300 mètres vers le Nord-Ouest jusqu'à l'île de Chatou, sur la Seine. Ce nouvel axe historique sera large de 120 mètres et couvrira l'autoroute A14 dans son tronçon hors péage. La superficie du quartier de la Défense doit doubler. Alors que depuis le début des travaux, en 1958, les surfaces de bureaux avaient été privilégiées, il est encore prévu de construire 600 000 nouveaux mètres carrés de bureaux, mais également 1 200 000 mètres carrés de logements afin de rétablir l'équilibre. S'estimant mis devant le fait accompli, M. Pierre-Charles Krieg et les élus locaux ont dénoncé l'absence de concertation, et les élus socialistes de l'Est parisien se sont interrogés sur la volonté réelle du gouvernement de rééquilibrer la Région Île-de-France.

En investissant neuf milliards de francs sur la période 1990-1995, Aéroport de Paris (ADP) entend se donner les moyens de faire de la capitale l'une des places aéroportuaires les plus attirantes du monde. Un hall d'accueil supplémentaire sera construit à Orly, et Roissy prévoit deux nouveaux terminaux (en 1991 et 1992) ainsi qu'une troisième aérogare avant 1995 afin de pouvoir accueillir 10 millions de passagers supplémentaires. En 1989, 44 millions de passagers avaient transité par Paris : 24 millions par Orly et 20 millions par Roissy.

Languedoc-Roussillon

■ Le verdict d'une étude commandée par la DATAR est sans appel : « le Languedoc-Roussillon apparaît comme le maillon faible du sud de la France dans la perspective du Grand Sud européen. »

La Région est-elle condamnée à demeurer une simple zone de passage entre les métropoles de Marseille et de Barcelone ? Elle ne manque pourtant pas d'atouts : des 22 Régions françaises, elle a enregistré la plus forte croissance démographique entre les recensements de 1982 et de 1990 : + 1,07 % par an en moyenne. Plus que jamais, l'union est nécessaire entre les deux principales villes : Nîmes s'appuie sur un solide potentiel industriel, dans des secteurs traditionnels il est vrai ; Montpellier peut s'enorgueillir de ses 45 000 étudiants, mais moins de la moitié d'entre eux demeurent sur place.

IBM vient de fêter ses 25 ans de présence à Montpellier : la société fait travailler 27 000 salariés (c'est la deuxième entreprise privée de la Région après Perrier) et a créé 2 000 emplois induits. C'est aussi l'une des trois usines IBM dans le monde à produire des machines haut de gamme de « Big Blue ».

Depuis quinze ans, le vignoble languedocien a vu sa superficie amputée d'un tiers ; la population du secteur agricole est tombée de 75 000 personnes en 1975 à 39 000 aujourd'hui. La CEE a accepté de prendre en charge le financement de la restructuration du vignoble et l'État a accordé une enveloppe de 50 millions de francs pour sa rénovation.

Limousin

■ Au moment où Limoges célébrait ses 2 000 ans, commençaient les travaux de réalisation d'un « parc d'activités scientifiques et industrielles de haute technologie », autrement dit : un technopôle. La céramique, l'optique et l'électronique, les bio-industries seront les trois points forts du projet qui regroupera aussi les organismes publics spécialisés dans l'innovation et la prospective, comme l'Agence nationale pour la valorisation de la recherche.

Avec 723 800 habitants dénombrés au recensement de 1990, le Limousin est la moins peuplée des Régions françaises, exception faite de la Corse. C'est aussi celle qui connaît l'évolution démographique la plus défavorable : le taux de variation annuel de la population est négatif : − 0,23 % en moyenne depuis le recensement de 1982.

La revitalisation de la Région pourrait passer par son désenclavement. Alors que le préfet de Région promettait : « le Limousin sera desservi par le TGV, c'est un principe aujourd'hui acquis », 72 kilomètres de routes à caractéristiques autoroutières étaient mis en service sur la RN pour contourner Limoges et Brive. Ces travaux s'inscrivent dans un projet de liaison autoroutière continue Paris-Toulouse-Barcelone pour lequel le Limousin milite depuis des années. Désormais, la traversée de la Région par la RN 20 est possible à 40 % par voie à caractéristique autoroutière.

Lorraine

■ La Lorraine, qui a perdu 17 000 habitants entre les recensements de 1982 et de 1990, est l'une des rares Régions dont la population a baissé pendant cette période. Cette diminution s'explique par un solde migratoire négatif de 110 600 habitants, alors que le solde naturel enregistre un gain de 93 600 personnes. Les zones d'emplois les plus touchées sont celles de Longwy (− 11,2 %) et de Briey (− 4,8 %) ; mais les principaux centres urbains ont progressé : de 4,6 % à Metz, 1,7 % à Nancy et 4,5 % à Toul.