Dans une étude exhaustive parue en mai 1990, l'INSEE chiffre à 1 195 000 (dont 1 147 000 en métropole) le nombre de fonctionnaires territoriaux. Sur ce total, 975 000 relèvent des communes. Contrairement à celle de l'État, la fonction publique territoriale continue d'accroître ses effectifs. À forte majorité féminine, ces fonctionnaires (6 % seulement sont cadres) sont particulièrement nombreux (par rapport à la population totale) dans trois départements : à Paris, en Corse-du-Sud et dans le Val-de-Marne. C'est, en revanche, en Haute-Saône et dans l'Ain que le pourcentage est le plus faible.

François Grosrichard
Entré au Monde en 1969, François Grosrichard est aujourd'hui grand reporter économique. Il a en charge, notamment, les rubriques de l'aménagement du territoire et de la politique économique régionale.

À travers les Régions

Pour chaque Région ou département d'outre-mer, les budgets cités sont les états de prévision primitifs de 1990, qui sont susceptibles d'évoluer dans le courant de l'année (source : conseils régionaux).

Alsace

■ Strasbourg n'a pas encore perdu le match qui l'oppose à Bruxelles pour le rang de capitale européenne. Après plusieurs années de polémiques, le Bureau du Parlement européen a décidé le maintien − pour quelque temps encore − des douze sessions plénières de l'Assemblée communautaire. Quatre jours par mois, les 150 hôtels de la capitale alsacienne affichent complet. Pour conserver à Strasbourg le Parlement européen, Paris ne lésine pas sur les moyens : financement du déficit des lignes aériennes empruntées par les parlementaires, infrastructure routière et aménagement du parking de l'aéroport... : une aubaine pour les chefs d'entreprise locaux.

En 1989, le nombre des travailleurs frontaliers alsaciens avait franchi pour la première fois le cap des 50 000, soit une progression de 30 % par rapport à 1988. Le Haut-Rhin est le plus touché par cette hémorragie : 29 000 travailleurs ont trouvé un emploi dans la région de Bâle.

La nouvelle aérogare de Bâle-Mulhouse-Francfort a été inaugurée à Saint-Louis (Haut-Rhin). Prévue pour accueillir deux millions de passagers par an (elle en a reçu 1,6 million en 1989), elle se trouve au centre d'un marché potentiel trinational de plus de deux millions d'habitants réunis dans un rayon de 70 km. 36 compagnies assurant 41 liaisons régulières desservent le plus grand aéroport international du Grand-Est français.

Aquitaine

■ Depuis 1981, le vignoble bordelais a doublé sa superficie et atteint aujourd'hui 103 000 hectares ; son chiffre d'affaires est passé de 6,4 à près de 11,5 milliards de francs. La valeur des propriétés rend difficile la transmission du patrimoine, même en ligne directe : les droits de succession atteignent 40 %. Selon le Comité interprofessionnel du vin de Bordeaux, qui se veut rassurant, le vignoble n'est pas encore colonisé : sur 1 350 exploitations de plus de 20 hectares, les nouveaux propriétaires étrangers (Japonais et Britanniques) et institutionnels (assurances) en possèdent moins de 100. Les rachats n'ont jusqu'à présent porté que sur 3 % de la valeur du vignoble.

Initialement prévu sur un site unique en bordure du vignoble des Graves, le technopôle bordelais sera finalement multipolaire : « Bordeaux Techno-west » sur les communes de Mérignac, Saint-Médard-en-Jalles et Le Haillan pour l'aéronautique et l'espace ; « Bordeaux Unitec » sur les communes du campus ; Pessac, Talence et Gradignan pour les matériaux nouveaux et la microélectronique ; « Bordeaux Montesquieu » pour les sciences et les techniques du vivant.

La production de gaz du gisement de Lacq que l'on croyait sur le point de s'arrêter devrait se maintenir au niveau actuel de 3 milliards de mètres cubes de gaz bien au-delà de 1995, ce qui sauverait plusieurs milliers d'emplois dans le Sud-Ouest. Tout près de là, le groupe suisse Rich (négoce d'aluminium) et la société Montupet (fabrication de pièces d'aluminium) s'obstinent à vouloir reprendre l'usine de Noguères, que Péchiney a décidé de fermer en 1991.