Journal de l'année Édition 1991 1991Éd. 1991

Quant au chef de file de l'équipe de France, Patrice Casimir, sa 27e place est indigne de sa valeur et s'apparente à un accident de parcours qu'une présence en finale à la barre fixe ne parvient pas à effacer. Pour son baptême en haute compétition, Jean-Claude Legros termine 22e et premier Français. Maigre consolation pour l'entraîneur national, Laurent Barbieri, qui espérait nettement mieux de ses troupes à Lausanne.

Championnats d'Europe

Messieurs

Concours général individuel

1. Moguilny (URSS).

2. Kharkov (URSS).

3. Chechi (It.).

Finale par appareils

Anneaux : 1. Chechi (It.) ; 2. Milbradt (RDA) ; 3. Csollany (H).

Barre fixe : 1. Schergo (URSS) ; 2. Pluess (CH), 3. ex æquo Kolman (Y) et Buechner (RDA).

Barres parallèles : 1. ex æquo Guibellini (CH) et Moguilny (URSS) ; 3. ex æquo Hristozov (Bulg.) et Hempel (RDA).

Cheval d'arçons : 1. Moguilny (URSS) ; 2. Milbradt (RDA) ; 3. Kharkov (URSS).

Saut de cheval : 1. Scherbo (URSS) ; 2. Buechner (RDA) ; 3. Thomas (G-B).

Sol : 1. Scherbo (URSS) ; 2. Kharkov (URSS) ; 3. Gai (R).

Dames

Concours général individuel

1. Boginskaïa (URSS).

2. Kalinina (URSS).

3. Onodi (H).

Finale par appareils

Barres asymétriques : 1. ex æquo Boginskaïa (URSS), Pasca (R) et Kalinina (URSS).

Poutre : 1. Boginskaïa (URSS) ; 2. Kalinina (URSS) ; 3. Neculita (R).

Saut de cheval : 1. Boginskaïa (URSS) ; 2. Bontas (R) ; 3. Rueda (E).

Sol : 1. Boginskaïa (URSS) ; 2. Grorshkova (URSS) ; 3. ex æquo Onodi (H) et Navrodieva (Bulg.).

Haltérophilie

Le début d'une nouvelle ère

Rien ne sera plus comme avant. Le système Steroïd-Profil, qui permet de déceler n'importe quelle prise de produits interdits durant les huit mois précédant le contrôle, a modifié toutes les données à la fois sportives et philosophiques de l'haltérophilie. Mis au point par le professeur Donike, il redonne des chances égales à chacun des compétiteurs et crédibilise une discipline qui en avait bien besoin tant le mal était ancré dans les esprits et dans les mœurs des athlètes. Avec cette méthode révolutionnaire de détection, 57 champions et non des moindres ont été, en effet, convaincus de dopage au cours de ces derniers mois. À présent, tout fautif s'exposera à une suspension à vie et son pays d'origine à un an d'exclusion de toute compétition internationale. Plus que jamais, la chasse aux « drogués » est ouverte, condition sine qua non pour que ce sport ne disparaisse pas de la carte olympique.

Cela étant dit, il faut bien avouer que plus rien n'est comparable avec le passé. Aujourd'hui, on obtient des médailles d'or à des charges qui n'étaient pas suffisantes, il y a quelques années encore, pour monter sur le podium. À Budapest, où se sont disputés les Championnats du monde, il ne fut pas rare de voir le vainqueur rester à plus de 20 kilos des records de sa catégorie. Faut-il en conclure que les haltérophiles actuels sont moins performants que ceux d'hier ? Non, bien sûr, mais ils ne luttent plus avec les mêmes armes. Dorénavant, ils privilégient la technique et la vitesse plutôt que la puissance trop souvent acquise grâce à des cures d'anabolisants. Il faut donc oublier complètement le passé et repartir sur de nouvelles bases. C'est-à-dire avec des catégories de poids rectifiées et réduites. Il est temps d'y penser, alors que l'on a assisté en Hongrie à une redistribution des cartes avec l'arrivée en force de la Chine et de la Corée du Sud. La Bulgarie et l'URSS ne sont plus seules au monde. Désormais, le continent asiatique leur tient tête. Ce qui fut loin d'être le cas de la France, dont les résultats furent dans l'ensemble bien décevants, à l'image de celui de son chef de file, François Tournefier (100 kg), seulement sixième, sa plus mauvaise place depuis Séoul. À l'évidence, l'unique espoir de l'haltérophilie française ne progresse plus. Au rythme actuel, c'est sûr, il reviendra bredouille de Barcelone, à moins que le « sorcier de Sofia », Ivan Abadjiev, qui prendra prochainement en main les destinées des Tricolores, lui redonne confiance et une technique à la hauteur de ses formidables capacités physiques.

Championnat du monde
(Budapest, 10-18 novembre)

52 kg Ivanov (Bulg.), 265 kg (115 + 150).