Journal de l'année Édition 1991 1991Éd. 1991

L'AS Monaco s'est octroyé la troisième place, devançant les « lionceaux » sochaliens au terme d'un parcours sans panache où la rigueur des hommes d'Arsène Wenger a fait merveille. La lutte fut tout aussi acharnée dans les profondeurs du classement. Si l'enthousiasme de Mulhouse ne suffit pas aux Alsaciens pour entretenir l'illusion, Caen, Nice et le RP 1 se sont livrés à un combat sans merci : les jeunes joueurs du club de la capitale n'ont pu échapper finalement à la relégation, victimes tout autant de leur naïveté que d'un calendrier rendu démentiel par une qualification inespérée pour la finale de la Coupe de France, qu'ils perdront face à des Montpelliérains désireux de faire oublier à leurs supporters une saison catastrophique, l'association Cantona-Paille n'ayant jamais tenu ses promesses. Cette fatigue supplémentaire des Parisiens permettra aux Normands de Daniel Jeandupeux, intraitables dans leur antre de Venoix, de sauver leur place parmi l'élite, tandis que les Niçois domineront facilement les Strasbourgeois en match retour des barrages (1-3, 6-0). Avec 30 buts à son actif, le Marseillais Jean-Pierre Papin a terminé une nouvelle fois en tête des meilleurs réalisateurs de la division I.

Championnats de France 1989-1990

Palmarès

Champion de France de division I : Olympique de Marseille.

Vainqueur de la Coupe de France : Montpellier.

Qualifiés pour la Coupe de l'UEFA : Bordeaux et Monaco.

Relégués en division II : Mulhouse et Racing Paris 1. Vainqueur de Strasbourg lors des barrages (1-3 et 6-0), Nice sauve sa place.

Champion de division II : Nancy.

Montent en division I : Nancy et Rennes.

Coupe de France

Finale (Parc des Princes, 2 juin), Montpellier b. RP1 (ap. pr.) 2-1 ; buts Blanc (102e), Ferhaoui (107e), pour Montpellier ; Ginola (108e), pour le RP 1.

Europe

Il règne un roi sur l'Europe du football, il s'agit du Milan AC. L'équipe italienne est, en effet, parvenue à conserver sa couronne de championne d'Europe des clubs champions en dominant à Vienne le Benfica Lisbonne, grâce à un but marqué par l'un de ses trois Néerlandais, le milieu de terrain Frank Rijkaard. Si l'on ajoute à celles de 1989 et 1990 ses victoires de 1963 et 1969, le Milan AC possède désormais quatre Coupes, un total qui lui permet de devancer au palmarès le Bayern de Munich et l'Ajax d'Amsterdam (3 succès chacun) et de rejoindre Liverpool. Le onze d'Arrigo Sacchi n'a plus maintenant qu'à se lancer à la poursuite du prestigieux Real Madrid, le recordman, de l'épreuve avec 6 triomphes. En même temps que les hommes de Silvio Berlusconi s'imposaient face aux Portugais, le football transalpin accomplissait le premier grand chelem de l'histoire des compétitions européennes. La Coupe de l'UEFA à la Dame noire, la Juventus de Turin, et la Coupe des Coupes à la Sampdoria de Gênes. Un hat trick d'un genre nouveau.

Une telle réussite n'est pas le fruit du hasard, même si l'absence des Anglais en corrige la portée. Elle s'explique par différents phénomènes que l'on pourrait résumer ainsi : engouement et passions populaires (35 000 spectateurs en moyenne par match), habileté technique et intelligence tactique des joueurs, gestion commerciale des clubs par les grands patrons de l'industrie, recrutement de la plupart des vedettes évoluant sur la planète, équilibre parfait du calendrier. Sous des apparences théâtralisées, le football italien cache, en réalité, un vrai professionnalisme, une rigueur sans faille. Un exemple que Marseille tente de copier depuis l'arrivée de Bernard Tapie.

Un OM éliminé à 7′  de la fin du temps réglementaire en demi-finale retour de la Coupe d'Europe, par un but inscrit de la main par l'attaquant de Benfica Lisbonne Vata et accordé par l'arbitre belge M. Van Langenhove. Les protégés de Gérard Gili ne méritaient pas une telle déconvenue. À quelques tours d'une valse de Vienne, qui aurait été si belle à exécuter. Mais, sans les erreurs d'arbitrage, le football perdrait beaucoup de son charme. Elles font partie intégrante de ce jeu. Il faut savoir les accepter lorsqu'elles ne vous profitent pas. Et les Monégasques, victimes d'un penalty imaginaire en demi-finale de la Coupe des Coupes contre la Sampdoria de Gênes, avaient eux aussi de bonnes raisons de se plaindre (* 2-2, 0-2). Dans la Coupe de l'UEFA, le Paris-Saint-Germain s'est incliné sans démériter, dès le deuxième tour, face au futur vainqueur, la Juventus de Turin (* 0-1, 1-2), tandis qu'Auxerre était sorti en 1/4 de finale par la Fiorentina, qui, auparavant, avait battu le FC Sochaux.

Coupe d'Europe des Clubs Champions

Finale (Vienne, 23 mai), Milan AC b. Benfica Lisbonne 1-0.

Coupe d'Europe des Clubs vainqueurs de coupe

Finale (Göteborg, 9 mai), Sampdoria de Gênes b. Anderlecht, 2-0.

Coupe de l'UEFA

Finale aller (Turin, 2 mai), Juventus Turin b. Fiorentina 3-1.