Journal de l'année Édition 1991 1991Éd. 1991

finale (Barcelone, 19 avril) : Split b. Barcelone, 72-67.

Monde

Le succès des Yougoslaves aux 11e championnats du monde était attendu, voire prévisible. Qu'ils l'aient emporté devant les Soviétiques, comme en finale des jeux Olympiques de Séoul, personne n'en a été étonné. La seule surprise est venue de la quatrième place de Porto Rico, dont le basket, sous perfusion américaine, a trouvé en Argentine une expression collective très au point, s'appuyant sur des joueurs de grande expérience. Le parfait contraire de la sélection des États-Unis en somme, dont la bande de « mômes » réunis à la va-vite a singulièrement manqué de maturité. Obtenir dans ces conditions une médaille de bronze est de leur part un pur exploit. Et maintenant, s'il veut garder toute sa magie, toute sa valeur référentielle, le basket américain doit accepter l'idée que de très bons joueurs universitaires ne peuvent plus désormais enlever un championnat du monde sur leur simple qualité individuelle. Il lui faut créer un collectif qui tienne la route. Bref, copier le basket yougoslave. C'est un comble !

Championnat du monde masculin
(Buenos Aires, 8-19 août)

demi-finales : Yougoslavie b. États-Unis, 99-91 ; URSS b. Porto Rico, 98-92.

finale : Yougoslavie b. URSS, 92-75.

Classement final

1. Yougoslavie ; 2. URSS ; 3. États-Unis ; 4. Porto Rico ; 5. Brésil ; 6. Grèce ; 7. Australie ; 8. Argentine ; 9. Italie ; 10. Espagne ; 11. Venezuela ; 12. Canada ; 13. Angola ; 14. Chine ; 15. Corée du Sud ; 16. Égypte.

Boxe

La course aux dollars

France

En battant par arrêt de l'arbitre à la sixième reprise le Coréen In Chul-Baek au terme d'une rencontre à sens unique, Christophe Tiozzo est devenu champion du monde version WBA des poids super-moyens. Grâce à cette convaincante victoire, le banlieusard parisien a redonné un titre mondial à la France, démunie par les infortunes successives de René Jacquot, Taoufik Belbouli et Fabrice Benichou, qui, il est vrai, n'avaient rencontré en 1989 que des boxeurs de second plan ou sur le déclin. Évoluant en marge du système, bien managé par son ami Jean-Christophe Courrèges, le médaillé de bronze des jeux Olympiques de Los Angeles a tous les atouts en main et dans les poings pour être une des vedettes de la boxe internationale de demain. On l'attend désormais contre celui qui pourrait l'inscrire dans la légende de ce sport, l'Américain Michael Nunn. Mais cela est une autre histoire, un tout autre combat qui, celui-là, est engagé sur un tapis de dollars. Pour l'instant, Christophe Tiozzo est à 24 ans le digne successeur de Jean-Claude Bouttier. Ce n'est déjà pas si mal.

Champions d'Europe dans leur catégorie respective, Gilbert Delé (superwelter) et Daniel Londas (superplume) ont été, par ailleurs, les autres grandes satisfactions nationales de la saison. En attendant l'arrivée au plus haut niveau de Laurent Boudouani (superwelter), les deux hommes constituent à coup sûr les meilleures chances françaises pour une nouvelle couronne mondiale.

Monde

James « Buster » Douglas, au palmarès acquis dans la discrétion, restera comme l'homme qui, un jour de grâce, fut le premier à briser le présumé invincible « Iron » Mike Tyson, mais, après sa cuisante défaite concédée devant Evander Holyfield, on se demande maintenant s'il ne laissera pas plutôt la trace du plus riche perdant de l'histoire du sport : 24 millions de dollars pour 7′ 10″  de figuration, soit 279 000 F la seconde d'humiliation ! La preuve est faite que l'échec de Tyson à Tokyo n'était qu'un accident. Qu'il s'était en réalité battu lui-même, passant l'essentiel de son entraînement à travailler son jeu de jambes dans les boîtes de nuit où il aimait aussi lever le coude. À Las Vegas, Evander Holyfield a remis les pendules à l'heure. Face à lui, il n'a trouvé qu'un Douglas empoté, essoufflé, lent, passif, redevenu le médiocre boxeur qu'il fut pendant la plus grande partie de sa carrière (36 combats, 30 victoires, 1 nul, 1 no contest, 4 défaites). Un poids lourd très ordinaire qui, grisé par une gloire soudaine et inattendue, n'avait pas su résister, depuis février, à toutes les tentations offertes à un héros spontané. Ce n'était plus le combattant qui avait gagné il y a huit mois au Japon, il semblait absent, désabusé, comme s'il était venu se soumettre à une corvée. Or, sur le ring, la différence de poids (111,800 kg contre 94 kg) joua en faveur du plus léger. À la fois plus mobile et plus rapide, Holyfield prenait de vitesse le champion en titre, donnait un maximum de coups sans en recevoir, sinon quelques trop rares directs du gauche. À la 3e reprise, l'affaire était réglée. À la suite d'une fulgurante droite, le mastodonte se retrouvait au tapis pour bien plus que le compte. Un K.O. net et sans bavure. Le muscle l'avait emporté sur la bedaine, comme cela risque d'être encore le cas lorsque Evander Holyfield mettra sa couronne enjeu devant Big George Foreman (42 ans), dont le poids oscille entre 130 et 140 kg. Une véritable pantalonnade. Dans les autres catégories, la saison aura été surtout marquée par la victoire à Paris-Bercy de l'« intouchable » Michael Nunn face à Don Curry ; une étincelle dans une discipline qui compte aujourd'hui quatre fédérations, dix-sept catégories, soixante-huit champions du monde, dont une majorité de fantoches. Difficile par conséquent d'établir une hiérarchie.

Les combats des Français au Championnat du monde

Supercoqs IBF (Tel-Aviv, 11 mars) : Welcome Ncita (AdS) b. Fabrice Benichou (F), aux points.