Éd. 19918. Alessandro Nannini (It.), 21 pts.
9. Jean Alesi (F), 13 pts.
10. Éric Bernard (F), 5 pts.
1. McLaren-Honda, 121 pts.
2. Ferrari, 110 pts.
3. Benetton-Ford, 71 pts.
4. Williams-Renault, 57 pts.
5. Tyrell-Cosworth, 16 pts.
6. Larrousse-Lamborghini, 11 pts.
L'homme blessé
Pas de manifestation de joie, pas de triomphe déplacé. Ayrton Senna rentre à son stand alors que le GP du Japon vient à peine de commencer. Il est pour la deuxième fois de sa carrière champion du monde. Même s'il est à l'origine de l'élimination d'Alain Prost, qu'il a littéralement poussé hors de la piste, il n'éprouve aucun regret. Seul le titre compte. Peu importe la manière. Il a rempli sa mission. Le sport automobile est actuellement une véritable jungle. Seuls les naïfs continuent à croire qu'elle peut transformer un jeune loup en agneau. Le pilote se discrédite ? Oui. Mais sur les tablettes Senna et Honda resteront champion du monde Pour eux, c'était l'essentiel.
Et, pourtant, le Brésilien vise un but noble, la perfection. Rien de moins. C'est un véritable maniaque. Il apporte un soin invraisemblable au moindre détail. Sa passion pour la F1 est proche du mysticisme. Il croit en Dieu. Sa quête théologique n'a d'autre ambition que de l'aider à défricher un monde secret qui le fascine. Il évolue dans un autre univers. Son armure de pilote est sans défaut. Au volant, il est le plus rapide de tous. Son palmarès l'atteste. Il aimerait aussi être populaire. Mais il ne sait pas comment le devenir. Il cache ses émotions comme s'il s'agissait d'une faiblesse. Il n'a pas la solidité psychologique d'un Lauda, le charisme d'un Clark, le flegme d'un Stewart. Malgré lui, il n'est pas seulement un robot touché par la grâce, un cerveau branché sur la F1. C'est ce qui le rend si poignant et tourmenté.
Né le 21 mars 1960 à Horta Florestal, banlieue de São Paulo.
– 1979 et 1980 : 2e du championnat du monde de kart
– 1981 : champion d'Angleterre de F Ford
– 1982 : champion d'Angleterre et d'Europe de F Ford 2000
– 1983 : champion d'Angleterre de F3
– 1984 : 9e du championnat du monde (13 pts). Subit le baptême du feu au GP du Brésil sur une Toleman Hart Turbo. Marque son premier point en Afrique du Sud, grâce à une 6e place. Monte sur le podium à Monaco, où il finit deuxième.
– 1985 : 4e du championnat du monde (55 pts) au volant d'une Lotus Honda Turbo. 2 victoires, au Portugal, puis en Belgique ; 7 pôle positions.
– 1986 : 4e du championnat du monde (55 pts) au volant d'une Lotus Honda Turbo. 2 victoires, en Espagne et aux États-Unis ; 8 pole positions.
– 1987 : 3e au championnat du monde (57 pts) au volant d'une Lotus Honda Turbo. 2 victoires, à Monaco et aux États-Unis ; 1 pole position.
– 1988 : champion du monde (90 pts) au volant d'une McLaren Honda. 8 victoires, à Saint-Marin, au Canada, aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Hongrie, en Belgique et au Japon ; 13 pole positions.
– 1989 : 2e du championnat du monde (60 pts) au volant d'une McLaren Honda. 6 victoires, à Saint-Marin, à Monaco, au Mexique, en Allemagne, en Belgique et en Espagne ; 13 pole positions.
– 1990 : champion du monde (78 pts), au volant d'une McLaren Honda. 6 victoires, aux États-Unis, à Monaco, au Canada, en Allemagne, en Belgique et au Portugal ; 9 pole positions.
Soit au total : 26 victoires et 52 pole positions (record).
Rallye
Devenu le numéro 1 de l'écurie japonaise Toyota, l'Espagnol Carlos Sainz a été sacré champion du monde des pilotes, grâce à ses victoires aux rallyes de Nouvelle-Zélande, de l'Acropole, des 1 000 Lacs et du RAC. Cette couronne a récompensé un homme longtemps poursuivi par la malchance, mais dont la conduite talentueuse sur n'importe quel terrain était reconnue par tous. Vainqueur à Monte-Carlo, en Corse et à San Remo, Didier Auriol a permis à la firme Lancia de conserver son titre des constructeurs, qu'elle a remporté pour la quatrième année de suite.
Championnat du monde des rallyes
Monte-Carlo (19-26 janvier) : Auriol-Occelli (F), sur Lancia Delta Integrale.