Au 31 août, la sécheresse du sol s'est encore accentuée (R/RU < 20 %). Aucune région n'est à l'abri des feux de forêt et, à la fin du mois, plus de 50 000 hectares ont été la proie des flammes. L'Espagne est affectée par une sécheresse catastrophique et on signale, au début de la 3e décade, des pluies diluviennes et des inondations dans la région de Buenos Aires, en Tunisie et au nord du Ghana. Du 1er septembre à l'équinoxe, périodes de fraîcheur (du 1er au 7 et du 11 au 15) et de chaleur (du 8 au 10 et du 16 au 21) alternent. La pluviométrie est déficitaire sauf en Corse où les abats, 2,5 fois supérieurs à la normale, sont mesurés le 1er et le 8. Les réserves en eau du sol sont nulles dans les 2/3 du territoire ; les débits d'étiage des cours d'eau atteignent des valeurs records et le niveau des nappes superficielles est au plus bas. Sécheresse et chaleur qui persistent depuis de longs mois ne profitent qu'à la vigne : les vendanges sont très précoces et 1989 serait un millésime comparable à 1929 ou à 1947.

Le cyclone fou

Les 16 et 17 septembre, le cyclone Hugo, né à proximité du Cap-Vert le 12, ravage la Désirade et la Guadeloupe. Le bilan est très lourd : 16 morts, 105 blessés, 10 000 maisons détruites, 30 000 cases soufflées, plus de 60 % des productions de canne à sucre et de banane réduits à néant. Les dégâts s'élèvent à plusieurs milliards de francs. Du 18 au 22, Hugo sème la désolation dans les îles Vierges, à Porto Rico et sur les côtes de Géorgie et des Carolines, aux États-Unis ; il atteint même les Appalaches avant d'aller mourir au-dessus du Canada. Le 16, le typhon Vera avait dévasté la province chinoise de Zhejiang faisant 500 morts et des centaines de blessés et disparus.

Philippe C. Chamard