La baisse des ventes du Cognac a nécessité de réduire la production du vin et de diminuer la surface du vignoble. De 106 000 ha en 1975, on est passé à 80 000 ha en 1989. Il y a encore 27 000 exploitations, mais 80 % de la production sont assurés par les grandes maisons (Hennessy, Rémy-Martin, Courvoisier, Martell). Sur 135 millions de bouteilles vendues, 90 % le sont à l'exportation.

Provence-Alpes
Côte-d'Azur

Les stations hivernales des Hautes-Alpes ont souffert d'un hiver 1988-1989 exceptionnellement doux et sans neige. Les remontées mécaniques ont vu leur chiffre d'affaires chuter de 43 % ; les écoles de ski ont enregistré une perte de 70 % et le secteur restauration-hébergement une perte de 25 à 30 %, pouvant aller jusqu'à 100 % pour les stations d'altitude. Plus d'un millier de professionnels du ski se sont retrouvés au chômage.

Émoi dans la vallée de l'Ubaye : la décision de Jean-Pierre Chevènement de dissoudre une dizaine d'unités sur proposition de l'état-major de l'armée de terre a provoqué une levée de boucliers à Barcelonnette et à Jausiers : la disparition prochaine du 11e bataillon de chasseurs alpins (BCA) peut entraîner la ruine de la vallée. Le 11e BCA comprend un millier d'hommes, soit, avec les familles, près de 1 400 personnes dans une vallée peuplée de 7 000 habitants. L'impact économique de leur présence est estimé à 30 millions de francs par an.

Malgré l'importance des moyens humains et techniques mis en œuvre, près de 10 000 ha de végétation ont été détruits par le feu dans le Var et les Bouches-du-Rhône : 4 000 ha dans le massif de la Sainte-Victoire et 1 000 ha dans la montagne de la Loube. Des quartiers de Marseille ont été évacués. Et la polémique a recommencé à propos de l'efficacité des moyens déployés. Comme dans le maquis corse, le problème se pose en termes de prévention : débroussailler, brûler les sous-bois en hiver (écobuage), faire paître les troupeaux, introduire des espèces végétales moins combustibles... ; mais le débroussaillement est coûteux, et les troupeaux ovins ou caprins sont peu appréciés des forestiers. D'où l'idée d'introduire des lamas dans la pinède...

Vingt ans après sa création sur les hauteurs de Valbonne par Pierre Laffitte, alors directeur de l'École des mines, Sophia-Antipolis, la première technopole française, affiche une belle santé : 300 entreprises, à mi-chemin entre l'industrie et le tertiaire, 200 établissements d'enseignement ou de recherche, 10 000 emplois directs et 30 000 emplois induits, un chiffre d'affaires de 6,3 milliards de francs réalisé sur le parc... Digital Equipement employait 35 salariés en 1980 ; ses effectifs dépassent aujourd'hui 900 personnes. Le parc est géré par une société d'aménagement d'économie mixte (SAEM) qui regroupait jusqu'à présent le conseil général (51 %) et la CCI (49 %) ; mais les communes viennent d'obtenir le droit d'entrer dans le capital de la SAEM. Le 27 février, le tribunal de commerce de Paris a prononcé la mise en liquidation judiciaire de Normed ; mais le sort du site de La Ciotat restait suspendu aux décisions du conseil général des Bouches-du-Rhône qui devait se prononcer sur deux projets. Le 22 décembre, à celui de Bernard Tapie et du gouvernement, qui proposaient la division du site en trois pôles, il a préféré celui du groupe américano-suédois Lexmar auquel il a accordé une promesse de concession d'une durée de six mois.

Avec 97,5 millions de tonnes de trafic en 1988 (+ 5 % par rapport à 1987), Marseille demeure, de loin, le premier port français et le deuxième port européen. Directement ou indirectement, 30 000 emplois sont tributaires du trafic maritime. Après deux années de recul et avec 1 230 000 passagers, celui-ci a repris sa croissance. La progression la plus spectaculaire concerne le trafic avec le Maghreb (+ 25 %).

Le pôle technologique de Château-Gombert, au nord-est de Marseille, s'est ouvert à la fin de l'année sur un site de 130 ha. À 20 km de là, Aix-en-Provence prévoit pourtant de mettre en chantier la technopole du plateau de l'Arbois avant deux ans.

Rhône-Alpes

La préparation des jeux Olympiques qui doivent se dérouler à Albertville en 1992 provoque une exceptionnelle progression des offres d'emploi en Savoie. Le taux de chômage de la population active masculine est tombé à 4,8 %. En revanche, le taux de chômage féminin atteint 11,9 % en raison de l'inscription des femmes qui accompagnent leur mari sur leur nouveau lieu de travail.