Le port du Havre se prépare à faire face à la hausse du trafic par conteneurs qui a progressé de 16 % en 1988 : il songe à augmenter la longueur de ses quais et à améliorer ses moyens de manutention. Le site assure en effet 53 % de tout le trafic français de conteneurs et doit recevoir bientôt un million de « boîtes » par an. Le port normand se dote également d'installations modernes pour l'importation d'aliments destinés au bétail qui, en raison de l'infrastructure insuffisante des ports bretons, passent par Gand ou par Anvers. Le port d'Antifer, construit à l'époque des supertankers, a subi les effets du contre-choc pétrolier. 37 millions de tonnes y avaient transité en 1979 (année record) et seulement 6 millions en 1985. La tendance s'inverse pourtant doucement : en 1988, cinquante-quatre navires sont venus y décharger 10 millions de tonnes de brut.

Le port autonome de Rouen affirme sa vocation de port céréalier. Sur la période du 1er juillet 1988 au 30 juin 1989, les exportations ont progressé de 28 % par rapport à la campagne précédente. Avec 8,86 millions de tonnes expédiées, Rouen est le premier port européen exportateur de céréales.

Pays de la Loire

Après le Sovereign of the Seas mis à l'eau en décembre 1987, et le Nordic Empress mis sur cale en août 1989 pour être livré en 1991, les Chantiers de l'Atlantique (groupe Alsthom) de Saint-Nazaire (les derniers chantiers navals français après la liquidation de Normed) ont reçu la commande d'un troisième paquebot de luxe du même type : 300 m de long, 2 600 passagers. Mais l'armateur américano-norvégien Royal Carribean Cruise Line ne versera qu'un milliard et demi de francs alors que le prix de revient du bateau approche 2,5 milliards. La différence sera en partie épongée par une subvention gouvernementale de 700 millions arrachée par M. Claude Évin, maire-adjoint de Saint-Nazaire. La construction de ce type de paquebot assure 4 millions d'heures de travail environ ; elle intrègre 80 % de fournitures françaises (38 % pour un Airbus). Le plan de charge est donc convenablement rempli jusqu'en 1992.

Les nouveaux équipements mis en service sur l'aéroport de Nantes-Atlantique (naguère appelé Château-Bougon) permettront d'accueillir 3 millions de passagers par an. Cette inauguration coïncide avec l'arrivée du TGV Atlantique qui pourrait être un sérieux concurrent pour l'avion : depuis le 20 septembre, Nantes est à 2 heures de Paris.

Le Centre européen de documentation et d'information sur la mer va ouvrir ses portes sur le quai de la Fosse, à Nantes. Accessible au public grâce à un fichier électronique, il rassemblera le maximum de documentation sur l'Europe maritime.

Picardie

L'association TGV-Amiens-Picardie continue de mener la bataille pour obtenir du gouvernement le réexamen du tracé du TGV Nord. L'inflexion du tracé Paris-Lille par Amiens et, au nord d'Amiens, la construction d'une nouvelle ligne vers Calais... et le tunnel sous la Manche seraient, selon l'association, la solution la plus intelligente pour l'aménagement du territoire et la moins onéreuse pour la SNCF. D'autre part, afin d'allonger la procédure d'expropriation et de retarder les travaux, l'association a suggéré aux particuliers d'acheter chacun, au prix de 10 F le m2, une portion des 15 ha qu'elle avait préalablement acquis et sur lesquels doit passer la ligne. 6 000 Amiénois se sont portés acquéreurs.

Le nouveau parc de loisirs Astérix a ouvert ses portes le 30 avril sur un site boisé de 156 ha, à Plailly (Oise). Sa proximité de Roissy et de l'autoroute A1, donc de Paris, lui donne des atouts considérables. Les objectifs n'ont cependant pas été atteints. Le seuil d'équilibre financier était estimé à 1 800 000 entrées ; moins de 1 400 000 ont été enregistrées. De ce fait, le conseil d'administration du parc a dû procéder à une augmentation du capital de 154 millions de francs : 70 millions pour éponger les dettes et 84 millions pour couvrir de nouveaux investissements.

Le groupe japonais Yamaha a décidé de fabriquer à Saint-Quentin, dans l'usine de sa filiale MBK (ex-Motobécane), 15 000 des 50 000 moteurs qu'il vend en Europe.

Poitou-Charentes

Le contrat de plan État-Région a défini les priorités du développement économique régional pour la période 1990-1994. Avec 4,2 milliards de francs, il place le Poitou-Charentes au 6e rang mondial pour l'investissement par habitant, au lieu du 15e rang pour la période 1984-1989. Quatre secteurs principaux d'intervention sont privilégiés. L'enseignement et la formation, d'abord, auxquels la Région consacre chaque année 60 % de son budget. En matière d'emploi, la Région a créé les Contrats régionaux d'initiative locale (CRIL) dont l'entreprise de microélectronique Micro-Contrôle est le premier bénéficiaire. La maîtrise de l'eau doit passer par la construction de grands barrages-réservoirs. Enfin, en matière d'équipement, la rénovation de la RN 10, le transfert du port de pêche de La Rochelle à La Pallice et l'électrification de la ligne Poitiers-La Rochelle sont prévus.