La fermeture de l'usine d'aluminium Pechiney de Noguères (Pyrénées-Atlantiques) a été confirmée pour 1991. 570 emplois doivent être supprimés, mais l'entreprise s'est engagée à créer 500 postes dans d'autres établissements.

La demande d'eau potable dans le bassin Adour-Garonne augmente de 1,5 % par an ; non pas à cause de la consommation industrielle, mais en raison de la croissance vertigineuse des besoins de l'irrigation. On est passé de 200 millions de m3 et 132 000 ha irrigués en 1970 à 600 millions de m3 et 400 000 ha aujourd'hui. Les activités agricoles traditionnelles (blé, orge, élevage) sont remplacées par d'autres, gourmandes en eau : kiwis, asperges, fraises et surtout maïs. L'irrigation permet au producteur de cette céréale d'obtenir 100 ou 200 quintaux à l'hectare. La forêt recule, laissant la place à de vastes exploitations agro-industrielles. Le maïs semé dans le sable pousse grâce aux engrais chimiques, au soleil aquitain... et à l'irrigation. Les responsables de l'Agence Adour-Garonne et le conseil régional d'Aquitaine montrent l'Espagne en exemple : en Aragon, le quart des surfaces exploitables est irrigué, contre seulement 7 % dans le Sud-Ouest français. Un programme de quinze barrages à construire dans les dix ans a été arrêté.

Dans le match qui l'oppose à Nantes, Bordeaux a marqué un point en obtenant la construction de la cité internationale des affaires qui sera intégrée dans l'opération de réaménagement du quartier de la Bastide. Il faut signaler en outre, dans la perspective d'une collaboration plus étroite avec l'Espagne, la participation depuis cette année de l'Aquitaine à la Communauté de travail des Pyrénées, à laquelle sont associés le Pays Basque, la Navarre, l'Aragon, l'Andorre, la Catalogne, le Languedoc-Roussillon et le Midi-Pyrénées.

Auvergne

En assurant 70 % de la production nationale, Thiers reste bien la capitale française de la coutellerie. Des ouvriers à domicile, dont la survivance répond au besoin de souplesse du marché, cohabitent avec des entreprises disposant de matériels très modernes. Ainsi Durol (75 salariés) propose des couteaux dont la denture a été mise au point par ordinateur. Thiers, cependant, ne réalise que 18 % de son chiffre d'affaires à l'exportation et doit s'armer pour affronter la concurrence sur le grand marché européen.

Le barrage de Serre-de-la-Fare (Haute-Loire), destiné à servir de réservoir de stockage pour les besoins en eau en aval du fleuve et à écrêter les crues dans le bassin du Puy, a été déclaré d'utilité publique. À la suite de cette décision, la population s'est mobilisée (au Puy, les Verts ont obtenu 22 % des voix lors du second tour des élections municipales), et le comité SOS-Loire vivante a demandé un moratoire de trois ans.

Tout en se tournant résolument vers l'avenir (un des premiers instituts de la qualité vient d'être créé à Vichy à l'initiative de la Chambre de commerce et d'industrie), l'Auvergne tient à sauvegarder son patrimoine naturel et culturel. La Maison du saumon et de la rivière a ouvert ses portes à Brioude et l'Agence des musiques traditionnelles d'Auvergne, dont le siège est à Riom, a organisé une « Nuit des musiques d'en France ».

Bourgogne

Gravement touchée par les désastres économiques des années 1975-1985, la Bourgogne sort de sa léthargie : entre juin 1988 et juin 1989, elle a été la Région où le plus grand nombre d'emplois ont été crées. Les effectifs salariés ont augmenté de 4,19 %, contre 3,25 % pour la moyenne nationale. 24 000 actifs sont employés dans des entreprises étrangères, soit 22 % des salariés bourguignons.

En 1989, le budget régional a consacré 33 millions de francs à la recherche. La Bourgogne possède quatre Centres régionaux d'innovation et de transfert de technologie (CRITT) ; trois sont dijonnais et spécialisés en agroalimentaire, biotechnologie médicale et productique-informatique ; le quatrième, situé au Creusot, s'occupe d'énergie et de matériaux. La particularité de la Région est d'avoir mis en place une structure originale pour fédérer les CRITT et créer des passerelles entre les chercheurs et les industriels d'une part, les entreprises d'autre part : l'Agence régionale de développement technologique (ARDT), aussi appelée « Bourgogne technologies », et présidée par le directeur des laboratoires Fournier. Trois pôles technologiques fonctionnent sous l'égide de l'ARDT : le hall agroalimentaire installé sur le campus de Montmuzard à Dijon, le centre de calcul confié à l'IUT de Dijon, la technopole des hautes énergies, articulée autour de l'IUT du Creusot et de l'ENSAM de Cluny.

Bretagne

Grâce à la signature, en février 1988, d'une charte de développement de la région brestoise avec le gouvernement Chirac, la Région dispose d'une deuxième technopole, après celle de Rennes-Atalante. L'activité de la technopole de Brest, située à la Pointe-du-Diable à proximité de l'IFREMER (Institut français de recherche et d'exploitation de la mer), est orientée selon trois axes principaux : les techniques agricoles et agroalimentaires, les techniques liées à la mer et à l'océanographie, la technologie de pointe en informatique, télécommunication et espace.