Dans cette Région, qui possède une industrie agro-alimentaire parmi les plus performantes de France, les industries du carton et du verre représentent un chiffre d'affaires de 4,5 millions de francs. Elles emploient plus de 7 000 salariés, soit 9 % des actifs nationaux du secteur.

Corse

Le voyage de M. Lionel Jospin, ministre d'État, ministre de l'Éducation nationale, dans l'île de Beauté les 27 et 28 octobre 1988, entre dans le cadre de la politique d'apaisement voulue par le gouvernement.

« Le système éducatif doit aider la Corse à affirmer son identité et à l'enrichir par l'ouverture sur le monde », déclare le ministre devant l'Assemblée régionale. Celle-ci s'était prononcée quelques jours plus tôt « pour l'enseignement de la langue corse dès la maternelle et à tous les niveaux du cursus scolaire et universitaire, comme une matière à part entière ». Sur les 60 % d'instituteurs qui parlent corse, à peine le quart sont capables de l'enseigner. Aux militants nationalistes qui réclament la « lingua corsa obligatera », M. Jospin répond qu'il désire respecter la liberté des familles et qu'il souhaite maintenir le corse en tant que matière facultative. Néanmoins, un CAPES de corse est prévue pour la session de 1990, mais les candidats devront présenter une deuxième discipline... afin de trouver plus facilement un emploi. Il est rappelé que les habitants de l'île ne sont pas tous corses et que la reconnaissance de la spécificité de l'île ne signifie pas isolement. L'avertissement est clair pour ceux qui confondent encore défense de l'identité et xénophobie. D'ailleurs, le ministre de l'Éducation rappelle que le remplacement de professeurs continentaux par des maîtres auxiliaires de l'île a fait tomber respectivement à 25 % et 4 % la proportion de certifiés et d'agrégés enseignant en Corse.

Franche-Comté

La France continue de vivre à l'heure de la Franche-Comté ; 26 millions de montres sont fabriquées par la centaine d'entreprises de la Région, rescapées de la tempête de la dernière décennie. Sur un chiffre d'affaires de 2,4 milliards, la moitié concerne l'exportation. 1988 a été pour la Région l'année des microtechniques, manière de rappeler que sa tradition horlogère en a fait la Région spécialisée dans la minutie et le travail de haute précision. La Région investit 10 millions de francs par an dans le secteur de la recherche.

L'ancienne société Lip, devenue la SCOOP Les Industries de Palente, a été rachetée le 10 mars 1988 par deux industriels jurassiens ; ceux-ci ont créé une nouvelle société, « Lip Précision SA », qui a repris 75 des 95 derniers salariés de l'usine.

Le parc naturel régional du Haut-Jura sert de base à la Région pour son développement économique ; il regroupe 37 communes et 38 000 habitants sur une superficie de 62 000 hectares. Plus encore que ses atouts touristiques (forêt couvrant les deux tiers de la superficie, 450 kilomètres de pistes de ski de fond, 800 kilomètres de chemins de grande randonnée, etc.), c'est son potentiel économique que les Jurassiens veulent valoriser. L'utilisation du logo du parc, véritable « label de qualité », permet aux producteurs de s'imposer auprès des clients d'Europe du Nord.

La Région la plus industrielle de France (37 % des actifs travaillent dans le secteur secondaire) est aussi la première exportatrice avec un taux de couverture de 250 %.

Île-de-France

Pour la première fois depuis dix ans, l'emploi a progressé en région parisienne. Cependant, sur la période 1983-1987, le bilan est négatif : – 82 000 emplois (– 2,7 %). L'industrie a perdu 29 000 postes en 1987, mais le secteur tertiaire en a gagné 54 000. La palme d'or des augmentations d'emplois revient au Val-d'Oise (+ 4 %), les Hauts-de-Seine étant la lanterne rouge (– 0,5 %).

La Ville de Paris vient de lancer un vaste programme de travaux étalés sur cinq ans pour améliorer l'alimentation en eau des Parisiens : automatisation des installations des usines de traitement d'Ivry et de Saint-Maur, création d'un réservoir de 300 000 m3 à Orly, modernisation du poste de contrôle électronique de la rue Schoelcher, etc. ; l'investissement porte sur 1 200 millions de francs. Les Parisiens, qui consomment 800 000 m3 d'eau potable par jour, dont 60 % viennent de sources, continueront de payer 6 F par m3, soit 300 fois moins que pour n'importe quelle eau en bouteille.