Alors que la population employée dans l'industrie diminuait de 1,4 % en 1987 dans le département de Saône-et-Loire, celle de Chalon-sur-Saône augmentait de 2,1 %. Sous l'impulsion de son maire Dominique Perben et de l'Association pour le développement économique de Chalon et de sa région (ADECR), la ville renoue avec le développement économique. Depuis 1983, un milliard de francs a été investi, 1 000 emplois directs ont été créés. Les plus gros employeurs demeurent William Saurin (250 salariés), Framatome (2 000), les Forges de Gueugnon (2 500) et surtout Kodak (3 000).

1988 sera un « très grand millésime » pour le vin de Bourgogne : une vendange supérieure de 40 % à celle de 1987 ; des prix en hausse de 30 % en moyenne. Les États-Unis et la Suisse demeurent les principaux clients.

Bretagne

Dix ans après le naufrage du pétrolier Amoco Cadiz, le juge MacGarn a rendu son verdict ; la société Amoco devra verser 468,6 millions de francs (un peu plus du tiers de la somme réclamée) aux plaignants pour les indemniser des effets de la marée noire ; les communes bretonnes ne toucheront que 93 millions de francs, à peine de quoi rembourser les frais engagés.

Mais la nature a repris ses droits, plus vigoureuse qu'avant, grâce aux bactéries mangeuses de pétrole qui ont enrichi la mer ; les oiseaux sont revenus sur les côtes du Léon ; Portsall et l'Aber Ildut sont devenus deux des centres goémoniers les plus prospères de la région.

La Bretagne est la deuxième région européenne en matière de pêche maritime. Les 6 233 marins-pêcheurs et leurs 3 637 bateaux immatriculés rapportent 45 % du produit de la pêche française, soit 2,5 milliards de francs en valeur. La pêche induit 15 000 emplois à terre.

Terre de tourisme depuis le début du siècle, la Bretagne peut accroître sa population de 60 % pendant les mois d'été. Elle dispose d'une capacité d'hébergement de 1 500 000 lits, dont 860 000 chez des particuliers. Le comité régional du tourisme, qui dépend du conseil régional, souhaite pour la promotion de la Bretagne une image plus jeune. On parlait de la « Bretagne tonique », désormais les affiches et dépliants affichent le slogan « Bretagne nouvelle vague ».

Les industries électriques et électroniques assurent 10 % des emplois bretons. C'est peu en regard des 35 % de l'agro-alimentaire.

Centre

Avec 400 entreprises textiles et 14 000 emplois, le Centre est la cinquième région française de la confection. Il réalise 6,8 % de la production nationale. Spécialisée dans cinq secteurs de production : chemise (15 % de la production nationale), lingerie, confection à façon, prêt-à-porter masculin et féminin, la région est sensible à la concurrence internationale et à la baisse de la consommation, notamment l'Indre, où ces branches représentent 30 % des emplois industriels.

De 1979 à 1986, la Région a perdu 6 785 emplois (1/3 des effectifs) et la production a baissé de 10 %. Sur l'initiative du Comité régional des industries du textile et de l'habillement (CRITHA), un plan de relance de trois ans (1988-1990) vient d'être lancé ; il donnera la priorité à la politique commerciale. Objectifs : 8 % du marché national et le maintien des effectifs.

Châteauroux, dont l'histoire récente avait été marquée par l'aéronautique et la présence américaine sur la base de l'OTAN de Déols, voit revenir l'une et l'autre ; la société américaine United Aviation Service vient d'y installer une base technique d'entretien de sa flotte aérienne ; près de 200 emplois seront créés à terme.

Champagne-Ardenne

Avec la fermeture de son usine de Romilly dans l'Aube (60 salariés), le Coq sportif, filiale d'Adidas depuis 1974, rejoint la stratégie de la maison-mère et poursuit sa politique de délocalisation ; 90 % des chaussures de la marque auboise sont déjà fabriquées à l'étranger. Les 160 licenciements de l'usine de Romilly viennent s'ajouter aux 700 emplois supprimés depuis l'automne 1987 dans ce secteur.

Soulannes va abriter en 1990 l'un des tout premiers centres de stockage de déchets radioactifs. Une usine d'ionisation va s'y implanter. Ce type d'usine a pour technique de base le bombardement de différents matériaux par des électrons, avec pour but la radio-stérilisation d'instruments médico-chirurgicaux et de produits pharmaceutiques, la coloration de verres, la stérilisation de certains produits agro-alimentaires. Le financement est assuré par l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA), la Région, le département et le CARIC (Centre d'application des rayonnements ionisants contrôlés), maître d'œuvre.