Lancée à l'initiative de la ville de Bordeaux et de la Chambre de commerce, la cité internationale du vin doit ouvrir ses portes en 1991 au cœur de la ville, dans le quartier des Chartrons. Le projet, vieux de sept ans, consiste à redonner à ce vieux quartier la vocation vinicole qu'il a perdue lors du départ en banlieue de nombreux négociants. On y trouvera des salles de réunion pour organiser colloques et congrès, un hôtel, des bars à vin, une salle de ventes aux enchères. Coût de l'opération : 400 millions de francs. L'entrée de la SARI (numéro un français des centres commerciaux) devrait permettre le démarrage d'une expérience trop lourde à porter pour les seules collectivités locales.

Sur la rive droite de la Garonne, le quartier de la Bastide, jadis animé par une intense activité industrielle, n'est plus qu'une zone somnolente où les entrepôts et les usines désaffectés voisinent avec les immeubles mal entretenus. L'architecte catalan Ricardo Bofill a été choisi pour imaginer la restructuration de ce quartier et en faire le pendant des prestigieuses façades de la rive gauche construites au xviiie siècle par Tourny et Gabriel. Un musée des Beaux-Arts et une salle de concert devraient attirer des Bordelais peu enclins à traverser le fleuve. La première tranche d'aménagement porte sur 12,5 ha ; elle concerne 15 000 mètres carrés de logements sociaux réservés en priorité aux habitants du quartier, 40 000 mètres carrés de logements de haut standing, 80 000 mètres carrés de commerces et de bureaux et un parc de 3 ha. Le conseil municipal a donné le feu vert au lancement de l'opération le 26 février 1988.

La grande technopole de Bordeaux va peut-être enfin voir le jour. Dès l'annonce en 1985 de sa future implantation dans les terres viticoles des Graves, au sud de Bordeaux, le syndicat viticole de Pessac-Leognan, appuyé par une association d'écologistes, s'était opposé au projet. Il avait attaqué la décision modificative du Schéma d'aménagement et d'urbanisme de l'agglomération bordelaise (SDAU). Le tribunal administratif de Bordeaux a rendu son arrêt le 30 juin 1988 : l'opération ne remet pas en cause les équilibres locaux ; « Bordeaux-Technopolis » doit donc s'étendre sur une ZAD de 1 200 ha contenant plusieurs centaines de terrains potentiellement viticoles.

Sur les 20 000 tonnes de kiwis produits en France, près de 10 000 viennent d'Aquitaine, qui en exporte 2 000 en RFA, aux Pays-Bas et en Italie. « Dix fois plus rentable que le maïs », selon la direction régionale de l'INSEE, la culture de ce fruit sur deux ou trois hectares peut permettre à de petites exploitations en difficulté de se sortir d'une mauvaise passe.

Auvergne

Longtemps pénalisée par la faiblesse de ses réseaux de communication, l'Auvergne, pour relever le défi de la compétition européenne, est en passe de surmonter ses handicaps. Les réseaux routier et autoroutier ont été la priorité fixée par le président de Région Valéry Giscard d'Estaing ; depuis 1985, Clermont-Ferrand est à deux heures de Lyon et sera reliée à Paris en 1989. Des initiatives sont prises, visant à donner à l'Auvergne le visage de la modernité, tout en lui maintenant ses caractères propres :

Le groupe Limagrain (2 100 salariés dont 500 à l'étranger), spécialisé dans le commerce des semences, décide de faire de gros investissements en recherches biotechnologiques sur le campus universitaire de Clermont-Ferrand, de préférence à la Californie ou à Paris.

À Vichy, l'architecte Jean Nouvel se voit confier par le groupe Perrier la construction du nouveau centre de thermalisme ; un bâtiment de 24 000 m2 abritera toutes les activités médicales liées à la balnéothérapie, un institut de beauté avec une spécialité : la lutte contre le vieillissement ; un hôtel quatre étoiles de deux cents chambres sera construit à côté.

La Chambre de commerce et d'industrie de la Région étudie la création d'un « musée de loisirs » consacré à la volcanologie à l'intérieur même du puy de Dôme.

Bourgogne

Quatre ans après la faillite du groupe, la sidérurgie existe toujours sur le site de Creusot-Loire. Usinor-Sacilor, qui a repris les installations en 1985, vient d'installer dans la tôlerie de la division Creusot-Marrel une coulée sous pression, outil de 150 millions de francs, qui permet de produire des aciers très spéciaux ; seuls les États-Unis et l'Italie en possèdent un de ce type. Creusot-Marrel coule 130 000 tonnes d'aciers spéciaux pour un chiffre d'affaires de 1,3 milliard de francs. 1 700 personnes y travaillent.