Enfin, le 30 août, le Maroc et le Front Polisario ont accepté le plan de paix de M. Javier Perez de Cuellar. Ce plan comporte l'instauration d'un cessez-le-feu et l'organisation d'un référendum, qui devrait permettre aux Sahraouis de choisir entre l'indépendance et l'intégration au Maroc.

Moins importants que le cessez-le-feu entre l'Iraq et l'Iran, des progrès partiels vers le règlement d'autres conflits ont été réalisés. Entré en vigueur le 1er avril, le cessez-le-feu au Nicaragua a été plusieurs fois reconduit depuis, mais les négociations entre sandinistes et « contras » n'ont donné aucun résultat. Depuis le 30 août, date à laquelle les troupes sud-africaines ont quitté l'Angola à la suite du cessez-le-feu proclamé le 5 août dans ce pays et en Namibie, par Pretoria, La Havane, Luanda et Washington, les quatre capitales n'ont pas réussi à s'entendre sur le calendrier du retrait des troupes cubaines de l'ancienne colonie portugaise. Par ailleurs, en raison du rapprochement des positions des deux États sur la question khmère, les relations entre l'URSS et la Chine se sont améliorées : comme Moscou ne soutient plus autant la présence vietnamienne au Cambodge, un sommet sino-soviétique aura lieu en 1989.

De ce tableau relativement encourageant, l'aspect le plus décevant concerne le Proche-Orient. Après des mois de troubles dans les territoires occupés par l'armée israélienne et la proclamation d'un État palestinien par « le Parlement de l'OLP » (15 novembre), le conflit israélo-arabe paraissait toujours insoluble.

En revanche, la détente entre le Kremlin et la Maison-Blanche a joué à plein en Europe. Signé le 7 décembre 1987, le traité sur l'élimination des missiles intermédiaires a commencé à être appliqué le 1er juin, à l'occasion du séjour de Ronald Reagan en Union soviétique. En octobre, afin de soutenir la politique réformatrice de Mikhaïl Gorbatchev, des banques françaises et britanniques ont accordé à l'URSS neuf milliards de dollars de crédit. Cette somme considérable devrait lui permettre d'acheter à l'Ouest les biens de consommation dont le manque cruel explique en partie le mécontentement des Soviétiques, mais la modernisation constante de l'Armée rouge, que ces prêts favoriseront indirectement, continue de susciter des inquiétudes dans les pays de l'Europe de l'Ouest.

Laurent Leblond

Europe occidentale

Dans presque tous les pays, la continuité a triomphé. À l'issue de crises politiques ou d'élections, les partis ou les dirigeants qui étaient au pouvoir le sont généralement restés.

En Italie, après la démission de Giovanni Goria le 11 mars, Ciriaco De Mita, secrétaire général de la Démocratie chrétienne, a constitué le 13 avril un gouvernement reconduisant la coalition des cinq partis au pouvoir depuis 1981. Plus qu'à la formation du président du Conseil, qui a progressé de 1,2 %, les élections administratives de mai ont été favorables au parti socialiste, dont les gains (+ 3 %) ont été obtenus aux dépens des communistes (– 3,9 %).

Malgré son échec aux élections générales du 13 décembre 1987, le Premier ministre belge sortant, Wilfried Martens, a pu constituer le 8 mai son huitième gouvernement. Après une crise politique de quatre mois, il a mis sur pied une coalition de centre gauche.

Les autres scrutins législatifs ou présidentiels se sont déroulés dans les pays nordiques. Le 10 mai, la consultation anticipée organisée au Danemark par Poul Schlüter, Premier ministre depuis 1982, afin de réaffirmer la pleine appartenance du pays à l'OTAN, n'a pas clarifié la situation. Alors que le parti du Progrès (extrême droite) a gagné 7 sièges, la coalition de centre droit au pouvoir n'a pu obtenir la majorité au Folketing, où elle compte seulement 70 députés sur 179. Le 3 juin, Poul Schlüter a cependant formé un nouveau gouvernement minoritaire, où les conservateurs et les libéraux sont désormais associés aux radicaux. Toujours dans le nord de l'Europe, deux présidents de la République ont été réélus, M. Mauno Koïvisto en Finlande, le 15 février, et Mme Vigdis Finnbogadottir, en Islande, le 25 juin.