Une reconversion originale pour l'ancienne raffinerie de pétrole de Vernon (Eure) fermée depuis 1984 – le Centre national de prévention et de protection (CNPP) y regroupe l'ensemble de ses activités : des laboratoires de recherche, un centre d'hébergement et un centre de formation verront le jour en 1988. Près de Dieppe, des procédures de « contrats d'après chantier » sont proposées par EDF aux entreprises désirant s'installer dans le secteur de la centrale nucléaire de Penly.

La dissolution de l'établissement public de la ville nouvelle du Vaudreuil a été prononcée en mai 1987. Prévue pour 100 000 habitants, dans un méandre de la Seine, entre Rouen et Paris, la ville n'est jamais parvenue à imposer son existence et ne compte que 8 000 habitants. De nombreux logements sont inoccupés et des immeubles de grand standing ont été rétrocédés aux sociétés locales d'HLM. Alors, un échec ? Pas tout à fait : grâce aux aides de l'État, de la Région et du département, la ville nouvelle, devenue officiellement Val-de-Reuil, a pu attirer des entreprises qui emploient 4 000 personnes. Mais tous ces salariés ne logent pas sur place.

Pays de la Loire

Le fantôme de Tchernobyl a hanté la région nantaise, sous la forme d'un nuage toxique de 250 m de haut et de 15 km de long, les 29 et 30 octobre. À la suite de l'incendie d'un dépôt d'engrais et de nitrate d'ammonium, le préfet a déclenché le plan ORSEC et 25 000 personnes ont été déplacées d'urgence. Cet incident a mis en lumière le problème des protections contre les risques chimiques majeurs, dans les Pays de la Loire comme ailleurs.

Quatrième port français par son trafic, après Marseille, Le Havre et Dunkerque, Nantes-Saint-Nazaire a enregistré en 1987 son meilleur résultat de tous les temps : 24,6 millions de tonnes de marchandises ont transité par ses quais et hangars, mais une très faible progression par rapport à 1986. Les échanges maritimes et toute l'activité industrialo-portuaire se déplacent vers l'aval, c'est-à-dire vers la plate-forme industrielle de Montoir, entre Donges et Saint-Nazaire. Le trafic d'hydrocarbures (75 p. 100 au total en 1987) progresse sensiblement en raison des récents travaux d'approfondissement du chenal qui permettent aux pétroliers de 16 mètres de tirant d'eau d'accéder à Montoir.

Nantes-Saint-Nazaire, devenu Port-Atlantique, cherche à devenir le port du Grand-Ouest, et surtout à élargir son hinterland à tout le centre de la France, en récupérant le trafic qui passe aujourd'hui encore par Le Havre, Rouen, Anvers même, ports mieux équipés et surtout mieux reliés tant en lignes directes vers les États-Unis qu'en transports intérieurs vers l'Europe. L'effort pour développer le secteur conteneur va dans ce sens. Un portique à conteneurs a été mis en service ; les escales des lignes régulières vers l'Espagne et l'Afrique sont plus fréquentes. Cet effort doit accroître le trafic des marchandises diverses, qui est actuellement en stagnation.

Quelle sera la « technopole » des Pays de la Loire ? Angers est sur les rangs, soigne son image de marque (« Angers, le qualitoscope ») et fait état des grands secteurs de pointe représentés dans ses centres de recherche : biotechnologie végétale, productique-informatique, génie biologique et médical. Cependant, « la technopole de Nantes doit être nantaise ; elle sera ainsi plus profitable à la Région des Pays de la Loire », affirme M. Olivier Guichard, président du Conseil régional, créateur de la DATAR, il y a 25 ans, lors de sa prise de fonction à la tête du syndicat de conception et d'animation de la métropole de Nantes. Les premières réalisations de la technopole seront la mise en œuvre d'une université technique, pépinière d'entreprises de haute technologie. Le syndicat coordonnera également les initiatives locales. Alain Madelin, ministre de l'Industrie, a annoncé le 27 avril l'ouverture de l'enquête d'utilité publique de la centrale nucléaire du Carnet : le projet porte sur deux tranches nucléaires à eau pressurisée de 1 400 mégawatts chacune, sur la rive gauche de la Loire, en aval de Nantes.