Journal de l'année Édition 1988 1988Éd. 1988

Champion de France de division I : Bordeaux.

Vainqueur de la Coupe de France : Bordeaux.

Qualifiés pour la Coupe de l'UEFA : Toulouse et Auxerre.

Descendent en division II : Rennes, Nancy et Sochaux.

Montent en division I : Montpellier, Niort et Cannes.

Coupe de France

Finale (Parc des Princes, 10 juin)
Bordeaux b. Marseille 2-0.

Coupe d'Europe des clubs champions

Finale (Vienne, 27 mai)
FC Porto b. Bayern Munich 2-1.

Coupe d'Europe des clubs vainqueurs de coupe

Finale (Athènes, 13 mai)
Ajax-Amsterdam b. Lokomotive Leipzig 1-0.

Coupe de l'UEFA

Finale aller (Göteborg, 6 mai)
Göteborg b. Dundee 1-0.

Finale retour (Dundee, 20 mai)
Dundee et Göteborg 1-1.

classement final
1. U.R.S.S. 13 pts
2. R.D.A. 11 pts
3. France 6 pts
4. Islande 6 pts
5. Norvège 4 pts

les huit qualifiés
Allemagne de l'Ouest, Angleterre, Danemark, Eire, Espagne, Italie, Pays-Bas, U.R.S.S.

Ciao Platini

C'est terminé. L'arbitre de la rencontre Juventus-Brescia a sifflé la fin du match sur la victoire des Turinois par 3 buts à 2. Allait-il effectuer un tour d'honneur, jeter des bouquets de fleurs au milieu de la foule ou mieux encore s'emparer d'un micro pour remercier ses supporters de leurs encouragements incessants ? Non, rien de tout cela. Il a seulement levé les bras vers le ciel gris et pluvieux du Stadio Comunale tout en se dirigeant à pas lents en direction des vestiaires, savourant une fois de plus les bravos des spectateurs, acquis à sa cause depuis cinq saisons déjà. Des adieux bien ternes et sans grande émotion pour le meilleur joueur du monde de ces dix dernières années. Un certain Michel Platini. Le 17 mai, au soir, Turin et l'Italie avait pris le deuil d'un mythe, de celui qui avait été, en même temps, le réalisateur et le chef d'orchestre des équipes au sein desquelles il avait évolué.

– Le réalisateur – 41 buts inscrits en équipe de France (record), à 3 reprises meilleur canonnier du championnat d'Italie, exploit que seul avant lui le Milanais Nordhal avait accompli dans les années 50 : Michel Platini a été le no 1 dans cet exercice. Bon de la tête grâce à une belle détente, doté d'une frappe puissante des deux pieds, il a dû cependant sa renommée à ses célèbres coups francs qui ont souvent décidé du sort d'une partie. Notamment, contre les Pays-Bas (1981) et la Yougoslavie (1985) dans des matches qualificatifs pour la Coupe du monde ou encore face à l'Espagne en finale des championnats d'Europe (1984). Un paradoxe pour celui dont le principal objectif a toujours été de faire jouer ses coéquipiers tout en étant à l'origine de la passe décisive. À l'inverse de Diego Maradona, roi du dribble et de l'action individuelle, Michel Platini n'a jamais cherché à se mettre en valeur au détriment de ses partenaires. Un signe de grande classe, digne d'être mentionné.

– Le chef d'orchestre – Milieu de terrain offensif, Michel Platini « voyait vite et juste ». Il a su utiliser au mieux sa technique irréprochable pour adresser les passes qu'il fallait, au moment où il fallait. Il a été aussi bien capable de calmer la partie par un coup de patte latéral de dégagement que d'alerter en profondeur (ouverture de plus de 40 m) un partenaire idéalement placé ; n'est-ce pas Boniek ? Son jeu a été le triomphe de la raison sur la force brutale, de l'intelligence sur l'instinct, de l'élégance sur la hargne. Un véritable gentleman des pelouses. Le football français, qui lui doit beaucoup, peut lui dire un grand merci.
Né le 21 juin 1955 à Jœuf (Meurthe-et-Moselle).
Prend sa première licence le 10 septembre 1966, à l'Association sportive jovicienne.
Contacté en 1972 par le FC Metz, il n'est pas retenu pour « faible capacité respiratoire et insuffisance cardiaque ». Finalement, il signera chez le voisin l'AS Nancy Lorraine.

– Sous le maillot de l'AS Nancy Lorraine (1972-1979) :
première licence professionnelle, le 15 mai 1972.
Premier match professionnel, le 3 mai 1973, contre Nîmes.
Premiers buts : un doublé contre Lvon, le 12 mai 1973.
En 7 saisons, il a disputé, championnat et coupe compris, 298 rencontres, au cours desquelles il a inscrit 122 buts.
Titres : la Coupe de France 1978, gagnée face à l'OGC Nice (1-0), but signé Platini.