– L'immobilier et le foncier tombent en disgrâce puisque leur part dans l'épargne globale est passée de 52 p. 100 en 1970 à 39 p. 100 en 1984. La loi Méhaignerie devrait contribuer à la reprise de ces secteurs.

Dominique Colson

Investissement

Le taux d'investissement dans l'industrie (l'investissement rapporté à la valeur ajoutée de l'industrie) tombé à 13,2 p. 100 en 1982, remonte à 15,5 p. 100 en 1985. L'investissement qui avait augmenté en volume de 13 p. 100 en 1985, se réduit à 4 p. 100, selon les prévision, en 1986.

Au niveau national, l'effort d'investissement est encore moindre (+ 2,8 p. 100 en 1986), puisque les entreprises non industrielles, les ménages et les administrations, ont eu un comportement encore moins dynamique avec des investissements qui représentent pourtant 85 p. 100 de la Formation brute de capital fixe (BFCF).

Dans l'industrie, l'investissement productif progresse en 1985 surtout dans les biens intermédiaires (+ 15 p. 100 et les biens d'équipement professionnels (+ 18 p. 100), notamment les technologies de pointe ; d'abord dû aux groupes nationalisés (1984), puis aux groupes privés (1985), il proviendrait des petites et moyennes entreprises en 1986. Enfin, ces investissements continuent à améliorer la productivité et non pas à augmenter les capacités de production : en témoigne la part croissante de l'investissement immatériel au détriment de l'investissement en matériel.

L'insuffisance de l'investissement a des conséquences graves : le retard par rapport aux autres pays industriels s'accentue, l'outil de production vieillit, la compétitivité s'affaiblit et le chômage augmente. Pourtant, dès mars 1986, la nouvelle majorité pensait rétablir la confiance des investisseurs en libérant l'économie et en abaissant les charges sociales et fiscales. Certes, depuis 1983, les comptes des entreprises s'améliorent, mais celles-ci ont préféré effectuer des placements financiers ou se désendetter (le taux d'autofinancement de 51,7 p. 100 en 1982 atteindrait 92 p. 100 en 1986).

Dominique Colson

Marchés financiers

Les mutations actuelles s'orientent en France autour de trois axes : le décloisonnement, mettant fin progressivement à la segmentation des métiers de la finance ; l'innovation financière (couverture des risques, recherche de la liquidité, capital-risque) ; la déréglementation, afin de supprimer tous les freins d'adaptation d'un marché qui évolue vers une dimension internationale.

Les objectifs concrets sont d'abord la recherche d'une réponse adaptée aux besoins des agents économiques en période de taux réels élevés, ensuite une baisse du coût du crédit par la concurrence entre les intermédiaires, et enfin l'amélioration du rang international des places financières.

Pour la France, la modernisation de la Bourse de Paris est un élément majeur du dispositif : la mise en œuvre du système informatique d'aide à la cotation a été réalisée, et quelques valeurs ont été admises à la cotation continue. Tout est prévu pour alléger les procédures traditionnelles et diffuser l'information en temps réel.

La principale innovation été le 21 février l'ouverture du Marché à terme d'instruments financiers (MATIF), avec retard par rapport aux grandes places étrangères. Il s'agit de la transposition des techniques à terme des marchés de marchandises aux marchés financiers et, dans un premier temps, d'un marché à terme d'obligations à long terme.

L'année boursière 1986 a été marquée en France par une vive hausse du marché des actions, tendance désormais plus prudente dans l'incertitude qui règne sur les taux d'intérêts et sur les conjonctures politiques. Les privatisations, comme celle de Saint-Gobain, réalisée en décembre, doivent dynamiser le marché et provoquer l'investissement d'abondantes liquidités. Il en va de même avec le récent assouplissement des règles des opérations d'offres publiques d'achat, ou d'échange.

Patrick Cadour

Finances internationales

Depuis quelques années, les marchés internationaux des capitaux et des crédits ont subi de nombreux et profonds bouleversements tant dans le volume et la répartition géographique des émissions internationales de titres que dans les structures et les formes d'institutions financières servant d'intermédiaire dans toutes les opérations à l'échelle internationale d'emprunt ou d'investissement.