Douze sociétés de biotechnologie se sont précipitées sur ce fabuleux médicament « naturel », ne provoquant pas d'effets secondaires, mais, une fois de plus, Genentech a deux ans d'avance sur son plus proche concurrent, le tandem Sandoz/Collaborative Research ; les essais cliniques ont commencé en 1984 et le produit vient d'être autorisé en Grande-Bretagne sous le nom d'Activase.

Le diagnostic génétique

En 1983, aux États-Unis l'Office of Technology Assessment (OTA) publiait un rapport, The role of genetic testing in the prevention of occupational disease, où il apparaissait que 18 sociétés américaines utilisaient des tests de diagnostic de maladies héréditaires pour leurs employés ; trois ans après, il est certain que le nombre d'entreprises pratiquant ces tests a considérablement augmenté. Les compagnies d'assurances veulent aussi savoir ! Il existe déjà plusieurs diagnostics par sonde à ADN comme ceux concernant la chorée d'Huntington, l'hémophilie, les rétino-blastomes, les infections aux légionelles, les mycoplasmes.

Une nouvelle sonde à ADN, mise au point par le Dr Alec Jeffrey, du département de génétique de l'Université de Leceister, a permis de prouver les origines britanniques d'un jeune Ghanéen né en Grande-Bretagne et reparti au Ghana. Le service d'immigration ne voulait plus le laisser rentrer. Par la nouvelle technique d'« empreinte génétique » (DNA Fingerprint), Alec Jeffrey a prouvé le lien de parenté certain entre ce jeune homme, sa mère et ses soeurs. Ces empreintes génétiques sont de minisatellites d'ADN, très différents d'un individu à l'autre. La probabilité de rencontrer, au hasard, la même empreinte génétique chez deux individus sans lien de parenté est extrêmement faible (1 sur 1011, ou même moins si l'on a plusieurs sondes).

Vers l'industrie du végétal

La régénération d'un être vivant à partir d'une cellule est un phénomène biologique fascinant et observable pour les plantes et les vers de terre. Un roman de science-fiction de Richard Cowper, Clone (Lattes, 1980), laissait croire que cette biotechnologie était valable pour l'homme ; mais, jusqu'à présent, même les animaux régénèrent fort difficilement.

Depuis toujours, les agriculteurs ont su utiliser la multiplication végétative, lorsque le passage par la graine faisait perdre les caractères acquis par la sélection végétale, ou lorsque cette multiplication était facile : le stolon du fraisier, le tubercule de pomme de terre, le bulbe d'oignon, la bouture de géranium présentaient souvent l'avantage de ne pas encore être atteints par les virus qui contaminaient déjà le reste de la plante. Il est ainsi possible de sauver certaines espèces. C'est ce qui fut réalisé en 1954 avec la pomme de terre Belle de Fontenay, grâce aux recherches de Morel et Martin, à l'INRA, et c'est ce qui permit à Ducreux et Rossignol, du laboratoire Université-CNRS d'Orsay, de repeupler la Bretagne de pommes de terre saines en 1976.

Les cultures de cellules et la régénération des plantes sont utilisées dans tous les secteurs de l'horticulture. Un bourgeon d'oeillet donne théoriquement 60 millions de plants en six mois ; celui du framboisier livre jusqu'à 50 000 plants en un an, et le fameux bourgeon de rose est, en principe, apte à produire 400 000 plants en un an. Utilisées industriellement pour les plantes qui « acceptent » de régénérer, ces techniques sont délicates et nécessitent des conditions très précises de culture.

D'autres plantes, comme les céréales, régénèrent très difficilement. Le riz japonais constitue le premier cas où un protoplaste de céréale a engendré une plante entière. Cette reconstitution a été récemment réalisée en France à l'université d'Orsay par l'équipe du professeur Y. Demarly, au Japon dans plusieurs universités, et en particulier par le professeur Yamada, de Tokyo, par plusieurs entreprises comme Mitsui Toatsu Chemicals et aux États-Unis par le professeur Kaufman, dans le Michigan.

Métabolite en fermenteurs

La culture de cellules de plantes difficiles à cultiver dans nos pays tempérés peut pallier les aléas de la cueillette dans des pays lointains ou la disparition de certaines plantes.