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Résultats divergents pour les assurances dommages, ralentissement de la croissance de la branche vie : l'assurance française présente des résultats contrastés. Son activité a cependant progressé en 1983 de 13,5 %, chiffre supérieur à la progression de la PIB (10,9 %), atteignant 182 milliards de F de chiffre d'affaires.

Des provisions confortables

Les 481 sociétés d'assurance exerçant en France ont réalisé un chiffre d'affaires de 182 milliards de F en 1983, dont 16 % à l'étranger, correspondant à 120 millions de contrats.

Elles emploient 123 000 personnes, auxquelles il faut ajouter 90 000 agents généraux, courtiers, experts et leurs salariés. L'assurance assure donc l'emploi de 212 000 personnes.

En regard des contrats passés, les compagnies effectuent des provisions techniques. Leur encours s'élevait fin 1983 à 249,5 milliards de F, dont 160,3 milliards pour l'assurance dommages et 189,2 milliards pour l'assurance-vie.

Le placement de ces sommes est réparti entre : obligations : 52 % ; actions : 14,7 % ; immeubles : 18,5 % ; prêts : 7,2 % ; divers : 6,72 %.

Automobile

Les branches dommages incendie, vol, automobile... affichent des situations inégales : ainsi, pour la première fois depuis 5 ans, l'assurance automobile a été bénéficiaire de 1,1 milliard de F, soit 2 % du chiffre d'affaires de la branche. Les compagnies enregistrent, dans ce domaine, les résultats de la sévère sélection qu'elles ont menée depuis 1980, en éliminant autant que possible les automobilistes considérés comme des « mauvais risques ».

Mais le principal facteur de redressement se situe ailleurs : en effet, le nombre des accidents a considérablement diminué en 1983. Il a enregistré une régression de 8 %, alors que la moyenne annuelle de baisse au cours des 10 dernières années s'est établie à 4 %. Le phénomène semble lié à la diminution du kilométrage parcouru, aussi bien par les ménages que par les transporteurs, et à la désaffection des usagers pour les cyclomoteurs, dont le parc a diminué de 7 %.

Si les compagnies se montrent satisfaites de ce redressement et entrevoient la possibilité de ne pas augmenter les primes en 1985, les automobilistes, eux, n'ont guère bénéficié de ces résultats. D'une part, les primes « automobiles » ont subi en 1984 une aggravation de leur fiscalité : la loi de finances pour 1984 a en effet doublé la taxe d'assurance. D'autre part, l'entrée en vigueur de la modification du système de « bonus malus », le 1er juillet 1984, a entraîné pour tous une augmentation des primes de quelques dizaines de francs.

Hausses de tarif et difficultés de s'assurer pour les conducteurs à risque ont entraîné, en outre, la multiplication des automobilistes non assurés : ils sont évalués à 600 000, et les pouvoirs publics envisagent l'apposition d'une vignette assurance sur le pare-brise du véhicule afin d'endiguer le phénomène.

Une année « noire »

Si la branche automobile se redresse grâce à une diminution des sinistres, l'évolution est exactement inverse dans la branche incendie, en déficit de 1 milliard de F : les incendies de locaux industriels ont progressé de 15 % en 1983, et les primes baissent en raison d'une forte concurrence au niveau mondial dans ce secteur.

Les autres dommages (vol, grêle, dégâts des eaux) demeurent également déficitaires en raison de la progression constante des vols et des cambriolages. Quant à l'assurance aviation, elle enregistre une « année noire » : de nombreuses catastrophes aériennes ont marqué l'année 1983 : 1 025 morts contre 596 l'année précédente. La décision des professionnels de la réassurance d'augmenter les tarifs de 30 % devait permettre de rétablir l'équilibre de ce secteur en 1984.

Assurance-vie

Après deux années particulièrement florissantes (plus de 20 % de progression du chiffre d'affaires en 1981 et 1982), le rythme de croissance se ralentit : les encaissements de 1983 n'ont augmenté que de 11,1 %. Ce fléchissement est dû à la fois à la modification des réductions fiscales accordées aux souscripteurs et aux excellentes performances des placements boursiers, notamment des SICAV de trésorerie, qui ont détourné des bons de capitalisation une bonne part de la clientèle. La branche vie, et notamment les produits retraite, continuent cependant de progresser à un rythme satisfaisant.