Journal de l'année Édition 1985 1985Éd. 1985

Les doutes les plus sérieux ont pu être émis à la lumière de l'affaire du synchrotron en Alsace, qui a provoqué, en novembre, un large boycottage de la visite de F. Mitterrand dans cette région de la part des élus de l'opposition. Le synchrotron européen était, en effet, l'un des équipements scientifiques de haut niveau retenus dans le contrat de plan signé par l'État et le conseil régional d'Alsace en avril 1984. Or, quelques mois plus tard, le gouvernement, revenant sur sa promesse, annonçait qu'il serait construit à Grenoble... ce qui déclencha une tempête, compréhensible, chez les responsables alsaciens.

Les régions, en effet, prennent de plus en plus de poids politique, économique, voire international et, même si leurs assemblées ne sont toujours pas élues au suffrage universel, elles représentent pour le pouvoir central des interlocuteurs à part entière. Les dépenses totales des régions (plus de 15 milliards de F en 1984) ont progressé deux fois plus vite entre 1982 et 1984 qu'entre 1980 et 1982 (84 % au lieu de 40 %).

Les dépenses de personnel ont beaucoup augmenté depuis que les régions ont le droit d'embaucher des agents. C'est le Nord-Pas-de-Calais qui est le principal employeur (323 agents), suivi par l'Île-de-France (310) et Provence-Alpes-Côte-d'Azur (275). La Haute-Normandie (42) et le Limousin (30) sont les plus modestes. Mais c'est en Bretagne, Rhône-Alpes, Île-de-France et surtout Pays-de-la-Loire que le pourcentage des frais de personnel par rapport au budget total est le plus faible. L'essentiel des ressources est donc consacré aux investissements et à la modernisation du tissu économique.

François Grosrichard