Journal de l'année Édition 1985 1985Éd. 1985

Paradoxalement, malgré les succès de la formation tricolore et la qualité des structures, les équipes de club de l'Hexagone ne réussissent guère en coupes d'Europe. Seul Bordeaux parvient à se qualifier pour la phase finale de la Coupe des clubs champions.

Mais, profitant de l'énorme retentissement de la campagne victorieuse de la bande à Platini, les responsables du football français, à la recherche de ressources nouvelles pour compenser une baisse générale de spectateurs dans le championnat, inaugurent de nouveaux rapports avec les chaînes de télévision.

C'est ainsi que TF1 obtient, pour un montant de 10 millions de francs, une sorte d'exclusivité pour retransmettre des soirées multiplex de football. Cet accord, qui inaugure de nouveaux types de rapports entre le football et les médias, provoque un tollé général de la part des autres chaînes.

Le mouvement sportif français dans son ensemble se préoccupe d'ailleurs énormément de trouver des moyens financiers pour faire face, d'une part, à son développement, et pour assumer, d'autre part, les frais de plus en plus lourds de préparation d'une élite qui se professionnalise.

Conscient de ces problèmes, le gouvernement décide, en Conseil des ministres, de créer un concours de pronostics dont les bénéfices iront au sport. Les gouvernements successifs s'étaient toujours refusés jusque-là à franchir le pas. La France restait, avec l'Albanie, le seul pays en Europe à s'abstenir d'adopter cette forme de pari.

Pour le rugby tricolore, l'année 1984 se termine avec un petit pincement au cœur. Jean-Pierres Rives, le plus populaire des joueurs internationaux, le meilleur ambassadeur des affaires de l'ovale, renonce au quinze de France. Personnalité attachante, joueur généreux, Jean-Pierre Rives, le capitaine qui incarnait si bien l'esprit de ce sport, prend sa retraite internationale au bout d'une carrière menée au plus haut niveau, longue de près de dix ans.