26 mars : Les quatre experts indépendants, envoyés par l'ONU en Iran à la requête des dirigeants de Téhéran, rendent public aux Nations unies un rapport confirmant que Bagdad a utilisé des armes chimiques au cours de la bataille de Majnoun.

26 avril : L'attaque par l'aviation iraqienne du Safina el-Arab, un pétrolier saoudien qui venait décharger au terminal iranien de l'île de Kharg, donne le signal d'une nouvelle escalade militaire qui menace aussi bien le commerce mondial que la stabilité de l'ensemble du Golfe. Dix-neuf grands tankers de diverses nationalités seront touchés en moins d'un mois par des missiles iraqiens ou iraniens.

18 mai : La menace créée par l'offensive iraqienne dans le Golfe est prise au sérieux à Téhéran, où l'hodjatoleslam Rafsandjani, représentant de l'imam Khomeiny au Conseil supérieur de défense, menace de porter la bataille « dans le monde entier », si le trafic pétrolier vers l'île de Kharg est paralysé. Le 23 mai, le président Saddam Hussein réplique en affirmant que l'Iraq sera prochainement en possession d'armes susceptibles de « détruire l'économie de l'Iran ». Le 28 mai, le président iranien Ali Khamenei somme les États pétroliers arabes de « rester neutres » s'ils ne veulent pas supporter les conséquences de leur partialité en faveur de l'Iraq.

5 juin : Une épreuve de force se dessine entre l'Iran et l'Arabie Saoudite à la suite de l'action de la chasse saoudienne, qui abat un avion iranien qui avait pénétré dans l'espace aérien de l'Arabie Saoudite. De discrets contacts entre Téhéran et Riyad aboutissent à une certaine accalmie dans la bataille des supertankers. La trêve ne sera cependant que de courte durée et, à partir du 1er juillet, les attaques contre les pétroliers reprendront épisodiquement.

10 juin : À la demande du secrétaire général de l'ONU, l'Iran et l'Iraq acceptent de mettre un terme aux bombardements d'objectifs civils. Téhéran précise toutefois que cet accord « n'a rien à voir avec des négociations de paix ».

27 août : Un rapport du Sénat américain estime que l'équilibre des forces penche désormais en faveur de l'Iraq, du fait des importantes ventes d'armes françaises et soviétiques à ce pays au début de 1984 et de l'embargo dont l'Iran est victime, dans ce domaine.

1er juillet : L'imam Khomeiny critique ceux qui reprochent à son pays de ne pas conclure la paix avec Bagdad. « Ceux qui souhaitent la paix, dit-il, vont contre l'enseignement du Prophète. »

3 septembre : Le Premier ministre iranien affirme que les objectifs de Téhéran « n'ont pas changé d'un iota » depuis le début de la guerre et que « sans le départ de Saddam Hussein, il n'y aura pas de paix avec l'Iraq ».

21 octobre : Une opération localisée dans la région de Meymak, au centre du front, permet aux troupes iraniennes de reprendre le contrôle de 80 km2 de leur territoire.

H. K.

Haig Kirazian

Israël

Une union de façade

Aucune réponse satisfaisante, aucune solution durable n'a pu être apportée aux très graves problèmes qui se posent aux Israéliens. L'année 1984, marquée par l'élection des députés de la 11e Knesset, le Parlement israélien, demeurera dans les mémoires comme celle des grandes incertitudes et de toutes les crises...

La recherche du compromis

Le 23 juillet 1984, date de l'élection du Parlement, est une journée des dupes. Au dépouillement du scrutin, on ne dénombre que des vaincus : pas de véritable vainqueur. Les résultats débouchent sur une impasse, que le quotidien Maariv qualifie de « catastrophe parlementaire ».

Une fois de plus, les sondages se sont trompés. Les travaillistes devaient réunir 51 mandats et le Likoud (droite) 36. Les électeurs ont attribué en fait 44 sièges au Front travailliste et 41 au Likoud. Plus grave : 13 petits partis de toutes nuances se partagent les 35 sièges restants. Une situation sans précédent ! Chargé par le président Herzog de former rapidement un gouvernement puisqu'il dispose d'un léger avantage de trois voix sur le Likoud, le leader travailliste Shimon Pérès s'aperçoit très vite que cette démarche tient de la gageure.