Source : le Nouvel Observateur.

Famine

« Pour la première fois depuis cent ans, l'ensemble de l'Afrique est menacé par la famine. Vingt-deux États du continent sont déjà frappés par la sécheresse. » C'est Édouard Saouma, directeur général de la FAO, qui lance ce cri d'alarme, fin 1983. Cette situation dramatique résulte de la combinaison de plusieurs facteurs : pluies de plus en plus rares, destructions de cultures par des parasites, baisse des cours du café et du cacao, expansion de la peste bovine, afflux de réfugiés.

Au Sahel, où le désert progresse de plusieurs dizaines de kilomètres par an, le Mali (deux millions de personnes sinistrées), le Sénégal (où la tension monte entre réfugiés de la faim et autochtones, en Casamance) et l'Éthiopie (plusieurs milliers de morts) sont les plus durement atteints.

L'Afrique australe connaît, pour la première fois en un siècle, un grave déficit en maïs : 100 000 personnes — et des centaines de milliers de têtes de bétail — sont déjà mortes de faim au Mozambique.

Le fléau ne se cantonne pas à l'Afrique. Le cardinal brésilien Lorscheider estime que, dans le Nordeste endeuillé par cinq années de sécheresse consécutives, trois millions de personnes sont menacées de mort en 1984. Pillages et émeutes de la faim se multiplient dans le pays.

Hitchcock (Alfred)

Cinq films de la période hollywoodienne d'Alfred Hitchcock vont ressortir bientôt sur les écrans. Autant on avait pu voir, en effet, les films de la période anglaise, tournés avant son départ pour l'Amerique en 1939, autant certaines œuvres étaient difficiles, voire impossibles, à obtenir. Appartenant à l'auteur lui-même, ces films étaient gérés par le fonds Hitchcock et son agent. Entamées dès 1979, quelques mois avant la mort du célèbre auteur survenue en 1980, les négociations ont abouti en 1983. Dès que la restauration des négatifs sera terminée, ces cinq films passeront de nouveau sur les écrans. Ce sont La corde (1948), Fenêtre sur cour (1954), Mais qui a tué Harry (1955), L'homme qui en savait trop (1956) et Sueurs froides (1958), dont le titre original est Vertigo.

Source : le Monde.

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Et s'il fallait renoncer à achever le programme des satellites de télévision directe dont le premier module devait être construit en collaboration avec l'Allemagne en 1985 ? Tout était simple, en 1979, quand le développement des nouveaux médias ne semblait pas passer par les réseaux câblés. Le satellite rassemblait alors, par conséquent, tous les suffrages. Moins de cinq ans plus tard, la situation a changé. La France est engagée dans un plan ambitieux de câblage qui permettra à chaque foyer de recevoir quinze à vingt canaux de télévision et de disposer, en plus, de l'interactivité. Sans doute ne manque-t-il pas d'arguments favorables à la poursuite d'un projet qui, apparaissant à plus d'un titre comme une option technologique peut-être dépassée, pourrait être modifié. Ainsi, on pourrait faire capter les émissions du satellite par des stations de réception régionales et les rediffuser par le réseau hertzien. Mais ces postes de réémission régionales seraient surtout des stations de télévision locales qui pourraient être des stations privées, une hypothèse que les pouvoirs publics ne veulent pas envisager.

Le câblage est la grande affaire de l'audiovisuel français. En trente ans, l'ensemble du territoire devrait être couvert, à raison d'un million de prises par an. Parmi les nombreuses municipalités qui s'intéressent à ce projet, celle de Paris est l'une des plus avancées : dès le début de 1985, 46 000 logements, situés dans le 13e et le 14e arrondissement, devraient recevoir les premières émissions sur un réseau construit par les P. et T. Reste à régler la question de la programmation. Le maire de Paris propose d'autoriser la programmation des chaînes étrangères pour une période expérimentale de quatre ans. Les pouvoirs publics sont réticents. Et, pourtant, avant que l'usager n'ait recours aux (futures) services de vidéocommunication interactive, il faut bien amortir le coût des réseaux avec des services classiques de télévision, c'est-à-dire, pour reprendre le mot de Jacques Chirac, « aller chercher, dans un premier temps, des programmes attrayants là où ils existent déjà ».