Source : 30 jours d'Europe.

Dette de la France

Au 30 juin 1983, la dette extérieure brute de la France s'élevait à 369 milliards de F, contre 295 milliards six mois plus tôt.

L'augmentation provient à la fois de la hausse du dollar (7,637 F contre 6,716 F) et du tirage net, déduction faite de remboursements, de nouveaux emprunts, soit 29,7 milliards de F. Les créances de la France sur l'étranger sont passées, au premier semestre 1983, de 212 milliards de F à 229 milliards de F, ce qui a porté l'endettement net de 83 milliards de F à 140 milliards de F, soit 35 % des réserves de change du pays, a souligné Jacques Delors. Le ministre a précisé que, calculée en devises, la dette brute s'élevait à 48,3 milliards de dollars contre 44,2 milliards de dollars, ajoutant qu'à six mois les réserves de change françaises s'étaient accrues de 5 milliards de dollars (40 milliards de F).

Cependant, selon les milieux financiers étrangers, la dette brute de la France est évaluée à 70 milliards de dollars environ, soit 550 milliards de F. On sait en effet que la définition officielle de l'endettement exclut la dette à court terme (moins d'un an), en vif gonflement depuis deux ans, et les emprunts en devises contractés par les banques françaises pour prêter aux non-résidents.

À cette dette extérieure vient s'ajouter le poids de la dette publique intérieure, qui atteint 704 milliards de F en mars 1983 contre 500 milliards en 1981 et 418 milliards en 1980. Sans doute, rapporte au PIB, ce capital ne représente que 17,50 % en France contre 18 % en RFA, 28 % aux États-Unis, 38 % en Grande-Bretagne et 39 % au Japon. Mais la charge des intérêts va peser lourd dans le budget, lequel passe de 58,4 milliards de F en 1983 à 70 milliards en 1984 (elle n'était que de 20,8 milliards de F en 1979).

L'ampleur de l'endettement total de la France ne porte pas atteinte à son crédit : les emprunts français à l'étranger se placent bien, en raison du plan de rigueur annoncé en mars 1983 et dont on a pu vérifier les effets, notamment sur la réduction du déficit des échanges extérieurs. Cependant, le poids de la dette constitue un des obstacles à l'adoption d'une politique de relance.

François Renard, le Monde.

Élections (Europe)

Les Européens sont appelés à élire pour la deuxième fois, du 14 au 17 juin 1984, les 434 députés du Parlement de Strasbourg (dont 81 Français). Leur mandat est de cinq ans. Chaque pays de la CEE votera selon la loi électorale de son choix. Pour les Français qui s'exprimeront le 17 juin, c'est la proportionnelle dans une circonscription unique qui s'applique.

L'enjeu du scrutin est double : national et communautaire. Le centre droit européen — regroupant chrétiens démocrates, libéraux et conservateurs — maintiendra-t-il sa suprématie au sein de cette Assemblée, qui dispose de pouvoirs importants en matière budgétaire ?

Mais, dans la plupart des États du Marché commun, les motivations des électeurs seront surtout d'ordre interne. En France, l'opposition — qui semblait s'acheminer, en janvier 1984, vers une liste unique — et le gouvernement sont d'accord sur un point : les européennes seront pour la majorité encore plus difficiles que les municipales de mars 1983.

Entreprises (création d')

En dépit des difficultés économiques, il naît en France plus de quatre fois plus d'entreprises qu'il n'en meurt.

Certes, pour les huit premiers mois de l'année 1983, on a enregistré 15 038 suppressions de firmes, soit une progression de 13,6 % par rapport à la même période de 1982. Ce sont les entreprises les plus grandes qui sont touchées. Dans l'industrie, ce sont celles qui dépendent d'une branche d'activité traditionnelle : fonderie, matériel de manutention et de TP ; dans les technologies de pointe, ce sont les plus futiles et les plus jeunes ; dans les services, l'hôtellerie et la restauration sont les plus atteintes.

Mais, dans ce même temps, les créations d'entreprises s'élèvent, d'une année sur l'autre, de 6,46 % et atteignent le nombre de 57 070. Cette hausse est nettement plus forte dans l'industrie (+ 18,1 %), essentiellement dans les secteurs de pointe (bureautique, informatique, pharmacie) et de loisirs (fabrication de planches à voile et de bateaux de plaisance). La progression a été bonne dans les services (+ 8,1 %), avec cependant une pointe de 24 % dans les activités relatives à la santé.