Journal de l'année Édition 1984 1984Éd. 1984

Économie

Le prix de la reprise

La reprise américaine surprend par sa vigueur. Mais ce qui a davantage surpris, c'est l'étonnante envolée du dollar. À Paris, parti à 7,30 F au début de janvier 1983, il arrivait à 8,47 F à la fin de décembre. Malgré un déficit de la balance commerciale et un déficit du budget énorme, le dollar bat donc tous les records pour cause de tension internationale et de taux d'intérêt élevés.

Les pays pauvres et ceux qui sont en voie de développement ont traversé l'une des pires années. Incapables de rembourser leurs emprunts, ils ont dû échelonner leurs dettes, non sans peine ni sans risques — souvent au prix de désordres graves entraînés par la misère. Les deux Europes n'ont pas été, elles non plus, épargnées. Ce fut l'échec au sein du Comecon et de la CEE : les nationalismes ont été plus forts que l'esprit communautaire. C'est qu'à l'Ouest toute politique économique ne se justifie que si elle maîtrise la montée des sans-emploi.

En France, arrivés à mi-parcours du septennat, les socialistes ont choisi la voie de la rigueur financière et de la modernisation industrielle. Les premiers résultats plus encourageants indiquent que la France, après la cure d'austérité, pourra reprendre sa place dans la course de la reprise et de la compétitivité. D'autant que, entre les activités en déclin et les industries de demain, les choix nécessaires ne sont plus reportés à plus tard, même s'il faut affronter les problèmes de l'emploi.