– En Grande-Bretagne, la croissance devrait se poursuivre au rythme de 2,2 % pendant les prochains dix-huit mois, tandis que l'inflation reviendrait dans le même temps de 6 % à 5 %.

Source : le Monde.

Social (coût)

Les dépenses sociales dans les sept principaux pays industrialisés de 1960 à 1981 ont crû deux fois plus vite que le produit national, passant de 14 % à 24 % du PNB, indique une étude de l'OCDE. Cette évolution n'est pas appelée à s'infléchir, compte tenu de la tendance actuelle à demander une extension des prestations sociales, et en particulier du fait du vieillissement de la population.

Le document souligne que les retraites constituent de loin le principal facteur de dépenses sociales, intervenant en moyenne pour 40 % du total dans les sept pays (États-Unis, RFA, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon et Canada). En deuxième lieu viennent les dépenses de santé (23 %), suivies par l'éducation (20 %) et assez loin derrière par les indemnités de chômage (un peu plus de 5 %).

Les prestations de santé ont crû de façon particulièrement rapide au cours des années soixante et au début des années soixante-dix. Ce sont les dépenses d'éducation qui ont été les plus réduites à la suite du premier choc pétrolier.

Contrairement à une opinion répandue, l'alourdissement des dépenses sociales n'a pas été provoqué, soulignent les auteurs de l'étude publiée par l'Observateur de l'OCDE, de façon décisive par le facteur démographique ni par le chômage, mais par des décisions d'ordre politique. Au cours de la prochaine décennie, le principal défi proviendra du vieillissement de la population, ce qui taxera plus lourdement le système de retraites, mais aussi l'assurance santé et les besoins de logements.

Les coûts supplémentaires devront être financés par des contributions accrues en pourcentage du PNB ou par des modifications dans les priorités. En tout état de cause, conclut l'étude, l'État-providence devra être mieux organisé et plus efficace.

Source : les Échos.

Terrorisme chiite

L'apparition au Moyen-Orient, en 1983, d'un nouveau type d'attentats dévastateurs projette sur l'Occident de sombres perspectives.

On le sait aujourd'hui : les actions du 23 octobre contre des unités américaines et françaises à Beyrouth (près de 300 tués, dont 58 Français) et la destruction d'un bâtiment militaire israélien au Sud-Liban le 4 novembre (une quarantaine de morts) avaient été précédées par d'autres événements semblables, annonciateurs. Dynamitage le 15 décembre 1981 de l'ambassade d'Iraq à Beyrouth (cinquante morts) ; désintégration d'un QG israélien à Tyr, le 11 novembre 1983 (90 tués) ; explosion le 18 avril 1983 d'une voiture piégée devant l'ambassade des États-Unis au Liban (plus de 80 morts)...

Tous ces attentats présentent deux caractéristiques communes : le nombre très élevé de victimes et l'utilisation de camions piégés conduits par des commandos-suicides chiites, décidés à entraîner avec eux, dans la mort, des dizaines d'« ennemis de Dieu ». Ces kamikazes dénués de tout instinct de conservation, aspirant au « martyre » — dont des émules, pilotes d'avion, s'entraîneraient déjà dans le Golfe, dans le but de s'écraser sur les bâtiments de la VIe flotte américaine —, seraient donc une arme nouvelle, absolue, imparable, contre laquelle la puissance technologique des Grands demeure inopérante.

En fait, ce phénomène était déjà inscrit en filigrane dès 1978, lors du déclenchement de la Révolution islamique iranienne : c'est à l'appel de l'imam Khomeiny (« donner son sang pour l'islam est la voie la plus sûre pour gagner le paradis ») que les foules iraniennes défient l'armée impériale aux cris de « Allah akbar », et l'emportent, au prix de milliers de morts.

Il n'est pas nécessaire d'évoquer le souvenir des Haschachin, ou Assassins, secte chiite dissidente dirigée par le Vieux de la Montagne, qui recourut systématiquement, au xie siècle, aux assassinats politiques perpétrés par des fedayin fanatisés.

L'exaltation du « martyre », arme de lutte politique, puise ses racines dans l'histoire et le doctrine des chiites, qui glorifient tous les ans — lors de la célébration de l'Achoura — l'exemple de Hussein ibn Ali, petit-fils du Prophète Mohamed, traîtreusement tué au combat. Les lamentations, autoflagellations — et même, dans certains cas rares, les automutilations, suivies de pertes de connaissance — qui marquent la célébration de l'Achoura imprègnent la psychologie collective chiite, incitant au « sacrifice » au profit de « la Cause ».