Un satellite d'observation SAMRO coûterait quelque 6 500 millions de F tout compris (satellite, lancement et infrastructures), ce qui le met hors de portée des moyens budgétaires actuels.

Le satellite de télécommunications est moins coûteux (3 400 millions) et fait déjà l'objet du programme Syracuse.

Essor en Asie

Le Japon

dépasse désormais la France par le nombre des satellites lancés : 26, dont 13 avec des fusées à propergol solide MU, 10 avec des fusées à liquides N et 3 avec des lanceurs Delta fournis par les Américains.

Le 4 février, la NASDA a lancé Sakura 1. Avec une capacité de 4 000 circuits téléphoniques, c'est le premier satellite de télécommunications national (construit, en fait, avec le concours de la firme américaine Ford Aerospace). Ce lancement a été suivi, le 20 février, de celui du petit satellite astronomique Tenna. Ensuite, le 6 août, c'était le tour de Sakura 2, jumeau de celui de février.

Chine

Le satellite China 13, lancé le 19 août, a été récupéré le 24 du même mois. C'est la cinquième fois que les Chinois font revenir un satellite au sol. Bien que qualifiés officiellement de scientifiques, ces engins seraient, de l'avis des experts occidentaux, des satellites de reconnaissance.

Pour expérimenter les télécommunications via satellite à des fréquences élevées, la Chine a trouvé un partenaire inattendu : l'Italie. Entre autres satellites, ce dernier pays dispose d'un certain Sirio 1, qui, calé au-dessus de l'Atlantique depuis 1977, a été télécommandé et a dérivé vers l'est jusqu'à se placer au-dessus de l'océan Indien.

Inde

Dernière en date des puissances spatiales du continent asiatique, l'Inde a lancé avec succès son troisième satellite de photographie Rohini avec la fusée nationale SLV (quatre étages à propergol solide).

Beaucoup plus important que Rohini, le satellite de télécommunications et de météorologie INSAT 1-A a été construit aux États-Unis par Ford Aerospace. Lors de son lancement par la navette américaine, les panneaux solaires ne s'étaient pas suffisamment ouverts pour assurer un fonctionnement tant soit peu limité. Alors que le spectre d'un chèque de 75 millions de dollars hantait les assureurs, le 12 septembre les techniciens de Ford Aerospace réussissaient à débloquer les panneaux rétifs.

Tout en poursuivant ses propres efforts, l'Inde n'hésite pas à recourir, le cas échéant, aux services des Américains et, surtout, elle profite de la collaboration privilégiée de l'Union soviétique. Déjà, des cosmonautes indiens s'entraînent près de Moscou en vue de participer à un prochain vol mixte dans le cadre du même programme Intercosmos que celui qui a permis au Français Jean-Loup Chrétien de prendre le chemin de l'espace. Autre fait significatif : l'URSS a mis à la disposition de l'Inde un canal de télévision de son satellite de télécommunications Statsionar 3, calé au-dessus de l'océan Indien.

Thomas de Galiana

Astrophysique, astronomie

Astrophysique

À la découverte de l'univers invisible

En dehors de la lumière visible, les observatoires au sol ne regardent l'Univers qu'à travers quelques étroites fenêtres dans le reste du spectre électromagnétique. Pour déceler les longueurs d'onde arrêtées ou brouillées par l'atmosphère terrestre, on a recouru aux ballons-sondes, puis aux fusées. Les premiers, même à grande altitude, ne lèvent pas complètement l'écran atmosphérique ; les fusées ne donnent que des observations de courte durée. L'exploration du cosmos dans toute la gamme électromagnétique n'a vraiment commencé qu'avec les instruments satellisés. Les découvertes récentes dans les courtes longueurs d'onde, UV (ultraviolet), rayons X et γ (gamma), ainsi que, de l'autre côté du spectre visible, dans l'IR (infrarouge), révèlent un Univers peuplé de phénomènes d'une prodigieuse violence, dont la nature n'est pas toujours bien comprise.

Infrarouge

Premier de son espèce, IRAS (Infrared Astronomical Satellite), réalisé en commun par les États-Unis, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas, a été mis sur orbite le 25 janvier. L'observation du ciel en IR présente des difficultés spécifiques : l'appareillage lui-même rayonne dans cette bande, à moins d'être refroidi à l'hélium liquide, ce qui exige une isolation thermique, malaisée à bord d'un vaisseau spatial. IRAS a finalement consommé moins d'hélium que prévu ; conçu pour durer 6 mois, il a largement dépassé cette limite.