C'est dans cette atmosphère qu'en février 1982 se manifeste une vive tension à l'université. Des arrestations ont lieu parmi les étudiants, et le bureau politique du parti unique décide, le 10 février, la fermeture immédiate des facultés, puis la suspension des bourses et celle des salaires des professeurs de l'enseignement supérieur.

L'université est rouverte le 2 mars et, le 4, les cours reprennent normalement. Beaucoup d'observateurs expliquent cette flambée de contestation par des mobiles économiques : mévente du cacao, dont les cours ne cessent de s'effriter, inflation et chômage, baisse générale du niveau de vie due à la chute des exportations agricoles, à un moment où les luttes de clans, avivées par des querelles ethniques, connaissent un regain inquiétant dans les rangs de la classe politique.

Djibouti

Djibouti. 130 000. 6. 2,3 %.
Économie. PIB (78) : 809. Énerg. (80) : 782. CE (76) : 8 %.
Transports. (77) : 11 800 + 3 300.
Information. (76) : *15 000. (76) : *3 500. (75) : 5 800 fauteuils ; fréquentation : 0,6 M. (78) : 4 000.
Santé. (77) : 64.
Éducation. (75). Prim. : 9 764. Sec. et techn. : 1 994.
Armée.  : *2 400.
Institutions. Indépendance proclamée le 27 juin 1977, après le référendum du 8 mai 1977 (ancien Territoire français des Afars et des Issas). Constitution républicaine. Président de la République : Hassan Gouled Aptidon, réélu le 12 juin 1981. Premier ministre : Barkat Gourad Hamadou (nouveau gouvernement, juin 1982).

Parti unique

Au pouvoir depuis cinq ans, Hassan Gouled fait face avec rigueur à la montée d'un courant contestataire qui s'efforce de prendre forme au sein du Parti populaire djiboutien (PPD), créé en août 1981 à Paris par les deux anciens Premiers ministres Abdallah Kamil et Ahmed Dini. Ce mouvement fait l'objet d'une sévère répression policière à Djibouti même, où sont arrêtés les treize membres de son comité directeur. Ceux-ci seront tous remis en liberté en janvier 1982. Mais, dès le 19 octobre 1981, l'Assemblée a adopté une loi instituant le parti unique : le Rassemblement populaire pour le progrès (RPP). Hassan Gouled est l'hôte de l'Élysée le 17 novembre 1981, avant de se rendre à Fès pour participer au sommet arabe. Djibouti accueille en décembre la neuvième conférence de l'Association de gestion des ports d'Afrique de l'Est, qui regroupe onze États. La petite république entend devenir le centre d'un commerce de transit à destination des pays de la mer Rouge et de l'océan Indien.

Égypte

Le Caire. 42 200 000. 46. 2,6 %.
Économie. PIB (77) : 485. Productions (77) : A 24 + I 35 + S 41. Énerg. (80) : 496. CE (77) : 9 %. P (78) : 184. Ch (77) : 3,1 %.
Transports. (77) : 9 300 M pass./km, 2 415 Mt/km. (*78) : 330 100 + 84 900. (*80) : 556 000 tjb. (78) : 2 131 pass./km.
Information. (76) : 10 quotidiens ; tirage global : 3 012 000. (76) : *5 250 000. (75) : *620 000. (74) : 211 000 fauteuils ; fréquentation : 70 M. (77) : 473 000.
Santé. (77) : 35 489. Mté inf. (77) : 84,5.
Éducation. (75) Prim. : 4 120 936. Sec. et techn. 2 107 891. Sup. : 136 577.
Armée.  : 367 000.
Institutions. République proclamée le 18 juin 1953, après le coup d'État du 26 juillet 1952 qui renverse le roi Farouk. Nouvelle Constitution le 11 septembre 1971, modifiée et approuvée par référendum le 22 mai 1980. Chef de l'État Hosni Moubarak, élu le 13 octobre 1981 ; succède au président Anouar el-Sadate, assassiné le 6 octobre 1981. Premier ministre : Ahmed Fouad Mohieddine (3 janvier 1982).

Moubarak veut renouer avec son opposition et le monde arabe

Isolée au sein de la communauté arabe pour cause de paix séparée avec Israël, l'Égypte voit monter, de tous les côtés, les mécontentements qui traduisent, au début de l'été 1981, la crise de confiance à l'égard du régime.

L'assassinat d'Anouar el-Sadate, le 6 octobre 1981, laisse croire un temps que l'héritage est menacé, y compris celui de la paix égypto-israélienne. Mais le nouveau raïs, Hosni Moubarak, prouve qu'il entend relever tous les défis que posent simultanément l'après-Sadate et l'après-Camp David.