Le veau aux hormones fait de nouveau la une des journaux : on découvre, en mars 1982, un important trafic d'œstrogènes, et cette affaire jette un sérieux doute sur la charte du veau qui devrait assurer aux clients une viande de qualité. La législation communautaire, promise l'année dernière, n'ayant toujours pas vu le jour, la menace d'un nouveau boycott n'est pas impossible (Journal de l'année 1980-81).

Les tarifs de l'eau cette année soulèvent des polémiques. Les associations relèvent des disparités de prix qui vont du simple au décuple, et mettent en cause la gestion des compagnies, qui imposent des contrats léonins aux communes.

Les grèves des paiements se multiplient, tandis que Que Choisir, qui ne mâche pas ses mots, se fait condamner pour diffamation envers la Lyonnaise des eaux. Le débat est relancé lorsque la revue publie, en mars 1982, un dossier retentissant à propos des pollutions qui rendent l'eau de certaines communes non potable.

Devant cette levée de mécontentements, le rapport Jousseaume remis au ministre de l'Environnement propose quelques timides mesures pour redonner clarté au maquis des tarifs. Le problème des contaminations, lui, reste entier.

Pendant ce temps, la revue 50 millions de consommateurs épingle successivement les riesling et les côtes-de-provence, vins dans lesquels on a découvert des traces d'amiante.

Prix

Finalement, ce sont les problèmes des prix qui suscitent, cette année, le plus grand nombre d'interventions de la part des consommateurs. La loi Lang, qui institue le prix unique du livre est unanimement critiquée et, un mois après son entrée en vigueur, on observe déjà une première vague d'inflation chez les libraires.

On parle également beaucoup des fournitures scolaires, en septembre 1981, lorsqu'on dénonce des hausses atteignant presque 100 %. Grand commerce et petit commerce s'inscrivent en faux. La bataille de communiqués s'apaise finalement ; l'UFC admet n'avoir réalisé que des comparaisons ponctuelles, dont le bilan d'abus criants ne saurait mettre à l'index une profession tout entière.

Ce sont les assurances automobiles qui prennent alors le relais ; l'annonce d'une hausse des tarifs de 16 à 22 % met le feu aux poudres. Les consommateurs font campagne sur le thème « pas de hausse, une réforme ». Certaines convergences apparaissent rapidement entre les interlocuteurs, et pourraient aboutir à une prochaine révision du système bonus-malus et de certains tarifs.

Dans le droit fil de son dynamisme, le mouvement consommateur prolonge ses actions en justice. Les procès se multiplient, parmi lesquels on retiendra la condamnation de 24 pharmacies bazars poursuivies par l'UFC. Le tribunal confirme ainsi que les yaourtières et autres vélos d'appartement sortent du champ légal des articles autorisés en parapharmacie. En revanche, on attend toujours la conclusion du procès que Seb intente à l'INC, à propos du fameux purificateur d'eau (Journal de l'année 1980-81).

Conflit

Le face-à-face professionnels-consommateurs passe plus souvent par les prétoires que par les tables rondes.

Le conflit qui oppose l'INC à Antenne 2, en janvier 1982, illustre parfaitement les difficultés du débat. Il faudra que 13 associations usent de la menace pour que l'Institut puisse enfin récupérer la plage horaire de grande écoute qui lui était réservée. On l'avait tout simplement déplacée au profit de spots publicitaires.

Tandis que l'émission D'accord, pas d'accord reparaît, les professionnels s'inquiètent ; ils demandent qu'un droit de réponse leur soit accordé sur les écrans quand leurs produits font l'objet d'attaques qu'ils estiment injustifiées.

Faudra-t-il une initiative du Ministère pour tenter de définir une règle du jeu commune et acceptable ?